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Journal de la littérature, des idées et des arts – 09/10-22/10

En attendant Nadeau

Han Kang
Han Kang © JF Paga

Les linceuls de Han Kang

L’écrivaine sud-coréenne Han Kang vient de recevoir le prix Nobel de littérature. Dans une Corée hantée par la violence, ses romans décrivent des liens d’amour et d’amitié d’une intensité telle qu’ils en deviennent surnaturels.

Éditorial

L’art de la reprise

Dans le stupéfiant et merveilleux Petits travaux pour un palais, de l’écrivain hongrois László Krasznahorkai, un bibliothécaire new-yorkais, herman melvil, marche dans les pas de Hermann Melville. Il marche littéralement dans les pas de l’écrivain, refaisant le chemin qui le conduisait de sa maison à son poste aux douanes. Et peaufine son projet : ouvrir une bibliothèque fermée aux lecteurs, c’est-à-dire sacrée et de nouveau désirable.

Sommaire

László Krasznahorkai
Petits travaux pour un palais
par Maurice Mourier
Mathieu Belezi
Emma Picard
par Sébastien Omont
Sidi Mohammed Barkat | Le corps d’exception. Les artifices du pouvoir colonial et la destruction de la vie. Amsterdam, 176 p., 11 € Abdellali Hajjat | Les frontières de l’« identité nationale ». L’injonction à l’assimilation en France métropolitaine et coloniale.
« Les étrangers », Wolfgang Paalen (1937) (Détail) © CC0/WikiCommons

De l’utilité politique des fausses évidences

Le Corps d’exception du philosophe Sidi Mohammed Barkat et Les frontières de l’« identité nationale » du sociologue Abdellali Hajjat reparaissent. Deux livres essentiels pour comprendre comment la peur des étrangers a structuré l’idée d’assimilation en France.
Claudie Hunzinger, Il neige sur le pianiste
« Paysage de neige », Ernst Ludwig Kirchner (1930) © CC0/WikiCommons

Conte à l’envers

La narratrice du roman de Claudie Hunzinger, Il neige sur le pianiste, est amoureuse d’un renardeau. Le livre est comme un conte à l’envers, la princesse est vieille et le prince endormi. Quant au lecteur, il est envoûté par ce récit drôle et profond.
Alia Trabucco Zerán | Propre.
Evier © CC BY-SA 2.0/Thomas Bartherote/Flickr

Le torchon brûle

On connaît les conventions des récits de meurtres de patrons par leurs domestiques Dans Propre, l’écrivaine chilienne Alia Trabucco Zerán déjoue les conventions : ici, c’est la criminalité de tout un système social, économique et politique qui est dénoncée.
Eduardo Berti
Nº8, 7.61, de John Hoyland (1961) © CC BY 2.0/Pedro Ribeiro Simões/Flickr

Le « Questionnaire de Bolaño » : Eduardo Berti

Régulièrement, En attendant Nadeau interroge un écrivain par le biais du « Questionnaire de Bolaño », créé par Emmanuel Bouju, à partir du dernier entretien du grand écrivain chilien donné à Playboy. Aujourd’hui, c’est l’écrivain argentin Eduardo Berti qui s’y colle.

Un roman de consolation

Tout le monde a entendu parler de la méthode Coué, mais peu connaissent son inventeur. Dans La vie meilleure, Étienne Kern fait découvrir un homme soucieux de soulager ses congénères… et un romancier cherchant sa méthode vers la joie.

Fixer un vertige

Le grand-oncle de Patrick Straumann a parcouru le monde entier sans laisser trace de son passage. Comme le montre le petit-neveu, la vie de ce Paul Reichstein, sans qu’il l’ait en rien cherché, a été plus romanesque que bien des romans.

Nos derniers articles parus

László Krasznahorkai, Petits travaux pour un palais
László Krasznahorkai (2023) © CC-BY-SA-4.0/Miklós Déri/WikiCommons

Sauve qui peut ! 

Voulons-nous savoir vraiment ce qu’est la littérature ? Banco ! Lisons le dernier ouvrage de László Krasznahorkai, d’évidence l’un des très grands auteurs de notre temps : Petits travaux pour un palais. C’est prodigieux de puissance et de beauté.
NOBEL DE LITTERATURE
Han Kang
Han Kang © JF Paga

Les linceuls de Han Kang

L’écrivaine sud-coréenne Han Kang vient de recevoir le prix Nobel de littérature. Dans une Corée hantée par la violence, ses romans décrivent des liens d’amour et d’amitié d’une intensité telle qu’ils en deviennent surnaturels.
Mathieu Belezi, Emma Picard
Tlemcen. L’enceinte de Mansourah (entre 1860-1890) © CC0/Library of Congress

Les plaies de l’Algérie coloniale

Après Attaquer la terre et le soleil, Moi, le glorieux et le Temps des crocodiles, la réédition d’Emma Picard affirme la cohérence de l’œuvre de Mathieu Belezi et l’originalité du regard de l’écrivain sur la colonisation. 
Mona Chollet, Résister à la culpabilisation
« La pomme d’Ève », Edwina Sandys (parc de Windsor à Ontario, Canada) © CC-BY-2.0/Andrea_44/Flickr

Contre la culpabilité

Dans Résister à la culpabilisation, Mona Chollet explore, en plus des questions féministes, des champs de réflexion multiples et passionnants. En plus de faire réfléchir, elle parvient à rendre avec une grande justesse la stimulation et l’euphorie que l’on éprouve face à une pensée en train de se former.

Le banquet des mortes

Avec Je t’ai donné des yeux et tu as regardé les ténèbres, roman savant et nourri de folklore catalan, Irene Solà s’essaie à une forme originale de littérature paysanne. Peut-être lui manque-t-il seulement une certaine légèreté.

La langue envoûtante des Houris 

Houris de Kamel Daoud fait entendre une prose sublime et déploie un univers habité par des images fortes. L’écrivain y fait surtout entendre des voix qui résistent dans la terrible guerre civile qui a ravagé l’Algérie.

Élargir les horizons

Le Salon de la Revue, dont EaN est partenaire, se déroulait ce week-end des 12 et 13 octobre. C’est l’occasion d’annoncer la relance de notre chronique consacrée aux périodiques !