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Journal de la littérature, des idées et des arts 24/09 – 07/10 2025

En attendant Nadeau

"Le Reniement de saint Pierre", Georges de La Tour (1650) © Cécile Clos/Musée d’arts de Nantes
« Le Reniement de saint Pierre », Georges de La Tour (1650) © Musée d’arts de Nantes

Poétique de l’effleurement

L’exposition que le musée Jacquemart-André consacre à Georges de La Tour montre que sa peinture n’était pas si isolée à son époque. On y admire la transposition qu’opère le peintre depuis le répertoire biblique vers le registre du quotidien.

Éditorial

Formes pour le présent

Décidément, il paraît vital de s’employer à défaire les évidences, à capter l’air du temps, à se faire curieux de tous les textes, à saisir ce qui se joue dans le présent. Et de s’obstiner à les déjouer, à entendre des voix qui discordent, à se retenir aux branches en lisant tous azimuts, en percevant des gestes, en admettant que les livres nous interpellent urgemment. Ils figurent des constellations où la pensée se mêle aux sensations, les idées aux intuitions, le vrai au faux, le passé au présent.

Sommaire

Dino Buzzati
Bestiaire d’ici et d’ailleurs
par Philippe Daros
Cécile Guilbert
Feux sacrés
par la rédaction d’EaN
LECTURE DU JOUR
Guéorgui Gospodinov| Le jardinier et la mort,
« Le jardinier », Maurice de Vlaminck (1904) © CC0/WikiCommons

Quand la vie s’en va

Le jardinier et la mort, livre que le grand écrivain bulgare Guéorgui Gospodinov consacre à son père, croise de façon lumineuse la tendresse, la douleur et l’humour.
Bernard Lahire, Savoir ou périr,
« Composition abstraite », Jessica Dismorr (1915) © CC0/WikiCommons

Savoir pour survivre

Avec Savoir ou périr, Bernard Lahire explore les conditions nécessaires à une véritable connaissance. Un livre à l’encontre de tous ceux qui s’acharnent à détruire le désir de savoir.
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Antoinette Rychner, Ma forêt. Fugue, 240 p., 20,90 € Marc Graciano, Celle-qui-sait-les-herbes. Le Tripode, 160 p., 18 €
Peintures de la grotte des Moros, exposition au Musée de Gavà © CC-BY-3.0/Enric/WikiCommons

Libertés à la préhistoire

La préhistoire favorise l’imagination romanesque quant aux manières de faire société. Ma forêt d’Antoinette Rychner et Celle-qui-sait-les-herbes de Marc Graciano en sont deux preuves éclatantes.
La condition d’écrivain. Culture et Révolution dans la France du XVIIIe siècle,
« Lecture de la tragédie « L’orphelin de la Chine » de Voltaire dans le salon de madame Geoffrin », Anicet Charles Gabriel Lemonnier (1812) © CC0/WikiCommons

Comment vivre de sa plume ?

La condition d’écrivain, de Robert Darnton, interroge le statut et le rôle des gens de lettres, partie prenante de la « révolution culturelle » qui se joue à la fin du dix-huitième siècle.
Albie Sachs. Notre histoire mérite une fin heureuse. Journal de prison, Afrique du Sud, 1963.
Albie Sachs devant une fresque de Dulcie September (2024) © Carolyn Parton

Les prisons de l’apartheid

En 1963, l’avocat et militant Albie Sachs a été incarcéré durant cinq mois par le régime sud-africain. Son classique et passionnant Journal de prison, document essentiel sur l’apartheid, est enfin traduit en français.
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Gabriela Cabezón Cámara, Les griffes de la forêt
Gabriela Cabezón Cámara (2023) © Alejandra Lopez

« Les langues pures n’existent pas »

Entretien avec Gabriela Cabezón Cámara qui, avec Les griffes de la forêt, raconte la conquête brutale de l’Amérique. Entrelaçant contemporain et baroque, son roman rend toute leur place aux voix réduites au silence par l’Histoire.
Gabriela Cabezón Cámara, Les griffes de la forêt
« Catalina de Erauso », attribué à Juan van der Hamen (vers 1626) © CC0/WikiCommons

Salutaire sauvagerie

En réécrivant, dans Les griffes de la forêt, la vie de Catalina de Erauso, légendaire « nonne soldat », Gabriela Cabezón Cámara compose un magnifique et malicieux hymne à la vie et à la pensée sauvage.
Julie Duprat, Casimir Fidèle. Parcours d’un affranchi
« Portrait du cuisinier de George Washington », Gilbert Stuart (vers 1795) © CC0/WikiCommons

Tombeau pour un esclave

Casimir Fidèle, de Julie Duprat, est un apport précieux à l’histoire de l’esclavage. L’autrice y retrace avec rigueur le parcours de celui qui, affranchi, deviendra une personnalité bordelaise à la fin du siècle des Lumières.
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Fragments du rêve, exposition à l’Abbaye d’Ardenne (IMEC), du 6 juin 2025 au 30 novembre 2025 Fragments du rêve, brouillons, visions, fantômes, livre-catalogue d’Olivier Schefer
Lucien Bonnafé, Photomontages réalisés pour l’exposition du Trapèze volant (mouvement ¨K.O.) © Archives Lucien Bonnafé/Imec/photographie de Michael Quemener.

Le continent inexploré

L’exposition Fragments du rêve ne prétend pas répertorier tous les rêves dans l’art, mais elle dirige son projecteur sur le gouffre effrayant-étonnant d’où ils proviennent et dont on sait si peu.
Soundtrack to a Coup d'Etat_Johan Grimonprez
Un Congolais arrache l’épée du roi Baudouin de Belgique, Afrique, Léopoldville, 1960 © Robert-Lebeck

Le requiem de Patrice Lumumba

Soundtrack to a Coup d’État, de Johan Grimonprez, est un sidérant et pantagruélique documentaire sur l’indépendance tronquée du Congo. La confrontation d’archives inédites y mêle avec virtuosité jazz, politique et décolonisation.