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Journal de la littérature, des idées et des arts 08/01 – 21/01 2025

En attendant Nadeau

Mika Biermann | J'.
Phylactères, Saint-Lô Église Notre-Dame © CC BY-SA 4.0/Andreas F. Borchert/WikiCommons

Autoportrait en creux

En lisant J’, on ne cesse de s’étonner devant la diversité et l’inventivité des livres de Mika Biermann. L’écrivain, au gré d’une écriture biographique fragmentaire et virtuose, touche à une profondeur qui ne se prend pas au sérieux. 

Éditorial

Renouveau

Avec l’hiver et la nouvelle année, de nouveaux livres nous arrivent en grand nombre dont la variété, la réussite ou l’originalité nous réjouissent. Ce sont des livres de renouvellement, qui parfois rompent avec le passé, le transforment, le font voir autrement. Pour peu qu’on ait un peu lu leurs auteurs auparavant, certains créent des effets de retour, presque de rendez-vous. C’est le cas des romans de Jean Echenoz et Haruki Murakami, qui peuvent impressionner par leur « maîtrise » de leur art, mais demeurent réjouissants, simples, accessibles.

Sommaire

Haruki Murakami
La cité aux murs incertains
par Maurice Mourier
Jean Echenoz
Bristol
par Claire Paulian
LECTURE DU JOUR
Slimane TOUHAMI, Les Princes de Cocagne, éd. du Réveil, 110 p., 12 € Juliette ROUSSEAU, Péquenaude, Cambourakis, 130 p., 16 € Jean-Noël JOUZE et Giovanni PRETE, L'agriculture empoisonnée, Le long combat des victimes des pesticides, Presses de Sciences Po, 286 p., 24 € Geneviève PRUVOST, La subsistance au quotidien, Conter ce qui compte, La Découverte, 494 p., 28 €   Jean FOYER, Les êtres de la vigne, Enquête dans les mondes de la biodynamie
Troupeau de vaches © Jean-Luc Bertini

Ruralités en crise

Au moment d’une crise tragique, cinq ouvrages apportent des aperçus précis et vécus sur la vie des agriculteurs. Ils rappellent opportunément la fonction primordiale de leur travail et leur place vitale pour la société.
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Emanuele Trevi, La maison du magicien
A l’intérieur © CC-BY-4.0/gregorklar/Flickr

Sortilèges de la maison du mage

La maison du magicien, d’Emanuele Trevi, est un livre merveilleux. C’est une réflexion sur la psyché et l’existence, une succession de bribes autobiographiques et de portraits, qui convoquent passé et présent, fantasmes et réalités.
Bernard Lahire, Vers une science sociale du vivant. Questions et avant-propos de Laure Flandrin er Francis Sanseigne
Cerveau © CC0/NIH/Flickr

Structure sociale profonde de l’humain

Au cours d’un dialogue passionnant, Bernard Lahire revient sur le programme qu’il a exposé dans Les structures fondamentales des sociétés humaines, un ouvrage appelé à devenir un classique des sciences sociales. Ses objectifs intellectuels apparaissent ici avec une clarté et une précision admirables.
Jean Echenoz, Bristol
Jean Echenoz © Jean-Luc Bertini

La maison Echenoz

Quel plaisir de retrouver, dans le nouveau roman de Jean Echenoz, une patte reconnaissable entre toutes, de replonger dans une ambiance si particulière ! Dans les temps troublés que nous vivons, Bristol nous apporte un singulier réconfort.
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Haruki Murakami © K. Kurigami
Haruki Murakami © K. Kurigami

Les rêveries du romancier solitaire

La cité aux murs incertains, le nouveau roman de Haruki Murakami, est un chef-d’œuvre. L’écrivain, au sommet de son art, ne cesse d’inventer des formes narratives et des images qui célèbrent la puissance de l’imagination. Un roman comme on en rêve.
Vanessa Springora, Patronyme.
Vanessa Springora (2024) © JF Paga

Le courage de la vérité

Après le retentissement du Consentement, Vanessa Springora fait preuve d’une grande liberté en publiant un livre audacieux sur son père et son grand-père. On entend dans Patronyme les préoccupations d’une écrivaine et d’une œuvre en mouvement. 
Agustina Bazterrica | Les indignes.
Croix violette © CC-BY-3.0/Montrealais/WikiCommons

Infernale sororité

Dystopie féministe et post-apocalyptique, Les indignes de l’écrivaine argentine Agustina Bazterrica est un livre qui bouscule. Parodique, ultra-référencé et subversif, il se joue du langage religieux et invite, au-delà du récit horrifique, à une étonnante utopie.
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Préserver un mythe

Jusqu’au 26 janvier, on peut découvrir au MAHJ une belle exposition consacrée au Dibbouk. Elle remet à l’honneur cette figure oubliée de l’imaginaire juif et en décortique habilement la mythologie. 

Tavernier, une vie de cinéma

Les Mémoires de Bertrand Tavernier nous font découvrir un homme qui plonge dans sa vie comme dans un film. Souvenirs, histoire du cinéma, théorie et amitiés, on y retrouve l’appétit d’un ogre.  

En bref

Les livres, comme d’étranges archives, organisent notre mémoire. On lira ainsi l’œuvre poétique complète de Hölderlin, des écrits de Carlo Emilio Gadda, le journal de Gabriela Mistral et une intervention d’Emmanuelle Pireyre.