Makenzy Orcel est un homme qui, dans un éclat de rire, salue son interlocuteur par un tonitruant « Haïtien ! ». Comme si toute personne aimant les amis et les livres pouvait faire partie de ce pays où il est né en 1983 et où il a écrit en quelques jours Les Immortelles, son roman publié à la suite du tremblement de terre de 2010. C’est dans un café de Belleville qu’on l’a retrouvé, de passage à Paris pendant une résidence d’écriture à Laval où il aime regarder « les femmes qui promènent des chiens ». Une longue discussion pour parler de L’Ombre animale (Zulma), son nouveau roman (Prix littérature-monde 2016), qui donne parole à sa mère dans une langue forte comme elle. Occasion de parler de la voix féminine qui l’habite quand il se met au travail et de la nécessité de se faire moins l’ambassadeur de son pays que de la littérature elle-même.
Makenzy Orcel, L’ombre animale. Zulma, 352 p., 19 €
Photo : © Zulma