Hommages à Franck Venaille

Franck Venaille, disparu en août dernier, était l’un des poètes les plus marquants de sa génération. En attendant Nadeau lui rend hommage en deux temps avec, dans ce numéro, une lecture de son dernier livre L’enfant rouge par Norbert Czarny, et des textes d’autres poètes et de critiques qui le connaissaient : Gérard Cartier, Marie Étienne et André Velter. Un second volet sera publié dans notre prochain numéro.

Franck Venaille  (1936-2018) a écrit une quarantaine de livres qui relèvent surtout de la poésie et de l’essai. Parisien profondément marqué par les Flandres, ami de peintres tels que Jacques Monory et supporter du Red Star, créateur de revues – Chorus (1968) et Monsieur Bloom (1978) – mais avant tout solitaire, il a  toujours  « marché dans la fêlure intime du monde ». Si depuis Papiers d’identité, publié en 1966, il a toujours bénéficié d’une reconnaissance de ses pairs, la publication en 1996  par François Boddaert de ce chef-d’œuvre qu’est La descente de l’Escaut – repris en 2010 dans la collection « Poésie/Gallimard » – puis de Tragiques et de Hourra les morts ! a fait de lui un « phare ». Ces dix dernières années, soutenu par le Mercure de France qui a amplifié le travail des éditions Obsidiane, il a reçu coup sur coup les prix les plus importants – Grand prix de poésie de l’Académie française, Goncourt de la poésie, Grand Prix National de la poésie. Chaos, Ça, C’est à dire, La bataille des éperons d’or, Requiem de guerre, ont continué d’approfondir les rapports entre lyrisme et parole politique (Franck Venaille a toujours revendiqué sa proximité avec le Parti communiste français), l’exploration de la douleur par l’inventivité de l’écriture. Les réactions à sa mort, dans un temps où la poésie semble n’avoir plus d’écho, démontrent encore une fois que le pire n’est jamais sûr.

Hommages à Franck Venaille

Franck Venaille © Jacques Sassier

Le merle sautille rue Paul-Bert

« Ensuite je suis parti à la recherche de mon enfance. » C’est la première phrase de L’enfant rouge, dernier livre de Franck Venaille, paru un mois après son décès. Le poète retourne dans le 11e arrondissement, rue Paul-Bert précisément, où tout a commencé. Là où « Moi-de-onze-ans », déjà croisé en 2003 dans Hourrah les morts ! a découvert la ville, la tristesse, la solitude (et un idéal trahi), et des oiseaux.


Franck Venaille, L’enfant rouge. Mercure de France, 112 p., 12,50 €


Le titre le suggère : rouge, l’enfant l’est d’avoir vu, entendu, éprouvé ce qu’était l’élan du siècle passé, dans ce quartier de Paris jouxtant la Bastille, qui voyait passer les longs cortèges de manifestants, jusqu’à la République, ce quartier qui a célébré le Front populaire en 1936, année de naissance de Franck Venaille, a connu les morts du métro Charonne, et suivi le cortège funèbre de Maurice Thorez en 1964. Rouge, la place Voltaire l’était, ainsi que les rues environnantes. Là aussi ont vécu les enfants de l’immigration d’Europe centrale dont Marcel Rayman et Henri Krasucki, combattants de la FTP-MOI, qui habitaient rue des Immeubles industriels. Le onzième arrondissement est aussi celui qui a payé l’un des plus lourds tributs le 16 juillet 1942 et, rue Titon, un enfant que redevient le poète en retrouve la trace sur l’une de ces plaques depuis apposées sur la façade par la mairie de Paris. Un passage sobre et poignant évoque les rescapés : « Longs pyjamas aux raies jaunes, trop grands, toujours trop larges, pouvant servir pour deux corps à la fois. Ils tiennent leur étoile au creux de la main comme ultime pièce à conviction de reconnaissance de soi, se dit Moi-de-onze-ans. »

Rouge et multiple, diverse, vivante : ainsi se lit la prose poétique de Venaille en ces pages conçues tout d’un bloc, un long paragraphe entre l’adverbe « ensuite » et le « SOLDAT ! » qui clôt ce texte. Une prose faite de ruptures, d’écarts, comme des apartés ou des indications données sur le ton. Il y a un fil mais il se brise, s’emmêle, se trouve cassé net par une incise ironique ou par l’intrusion d’un oiseau sautillant sur la chaussée, un merle dénommé Avril que l’on voit photographié sur la chaussée au début du livre.

Et ce dernier mot, soldat, avec le point d’exclamation. Il rappelle l’épreuve vécue par Franck Venaille, relatée dans d’autres textes comme La guerre d’Algérie en 1982, dans des poèmes : celle de l’appel pour cette guerre sans nom qui l’a affecté, pour ne pas dire plus. Mais « Soldat ! », c’est aussi, dans la mythologie de Franck Venaille, l’opéra ; ici, Wozzeck. Avec Pelléas et Mélisande, et d’autres œuvres sans doute, c’était l’une des références du poète, et que le mot jaillisse dans une exclamation finale est comme le « après » qu’on attendra toujours, pour donner suite à « ensuite ». La guerre n’est pas finie.

Depuis des années, la guerre que menait Franck Venaille se déroulait jour après jour. Tous ses derniers recueils la racontaient, avec l’humour qui était le sien, souvent noir, toujours distingué, élégant. La maladie qui l’affectait le fragilisait infiniment, l’engageait aussi à écrire. Chaque mot, chaque phrase témoignait de l’affrontement. Chaque recueil, chaque livre était une victoire. Retourner rue Paul-Bert, c’était revenir sur le terrain de la première bataille, la plus ancienne, contre la mélancolie, la solitude et la trahison.

La mélancolie, elle trouve son origine dans l’histoire familiale, dans la mésentente entre le père et le fils, dans la fragilité de la mère. Incompréhension biblique, dit-il : « Pourquoi biblique ? Parce que les mots, les postures, les silences et la fuite, tout ce qui forme le terreau de ma vie est encore présent, profondément, en moi, sans partage ». Franck Venaille s’était inventé fils de personne, né dans les Flandres, né du paysage gris confondant ciel et mer, pour échapper à cette enfance sans joie, sinon celle qu’il évoque ici, à propos d’un match France-Belgique, celle du stade. Dans un autre de ses livres, La tentation de la sainteté, il racontait ses « chemins de croix » jusqu’au stade du Red Star, cette étoile rouge qui aimantait ceux qui croyaient en Moscou et au ballon de cuir rond, les deux se confondant parfois : « Les militants ? Longtemps je les ai pris pour des supporters d’un club de football, ceux qui avancent tenant les drapeaux des banderoles ».

Le football et la poésie. Une citation déformée d’Apollinaire, une allusion à Verlaine,  et Baudelaire, le premier qui lui a fait connaître la ville, qui lui en a révélé la profondeur, la beauté vénéneuse, les tentations et les gouffres. Mais encore le jeu de mots : « L’enfant se précipitait chez Madame Aubijoux, pâtissière, papetière, libraire. […] Qu’est-ce qui m’empêchait de fréquenter plus assidument cette boutique, sinon que Madame Aubijoux était à elle seule une référence vivante à Baudelaire. Mon poète. Celui qui allait me faire découvrir la vérité d’une femme, d’une ‟belle fille” nue aux bijoux ».

La rue Paul-Bert et les autres rues de ce quartier, les boutiques que Venaille désigne, les cafés d’autrefois tous nommés, rue par rue, c’est le territoire qu’il ne cesse d’arpenter, comme il a arpenté Trieste sur les traces d’Umberto Saba, ou les Flandres, ou Londres qui revient ici aussi. Mais qui contemple cette ville ? Le poète qui a vieilli ? L’enfant qu’il était et dont il raconte les émotions, les croyances naïves, les désillusions ? L’adulte et l’enfant, ensemble, mais aussi un de ces oiseaux qui traversent les pages, dont ces mouettes si nombreuses qui poussent des « kra… kra » qui grincent, rappelant que le tragique a ses limites. Et surtout le « merle baroque » qui se moque, le merle primesautier et sautillant qui imprime son rythme à la prose, la fait passer du tragique au drôle, du sinistre au léger dans ce flux ininterrompu du paragraphe : « Nous avons tous besoin d’un merle qui nous ramène à l’enfance profonde. Ou bien nous y conduise ».

On sautille, ou on saute dans le vide comme ce monsieur Maisonneuve, directeur de l’école rue Titon qui aurait confondu « la fenêtre de sa chambre grande ouverte avec l’escalier ». Confusion qu’on entretient par un pieux mensonge d’adulte, un de ces mensonges que « Moi-de-onze-ans » entendra aussi plus tard dans la bouche des dirigeants communistes racontant à leur façon « l’invasion par l’Armée rouge de la terre hongroise ». En cette rue Paul-Bert, le jeune Venaille perd ses dernières illusions, cherchant dans les rues de Paris l’impossible consolation, « un soir de détresse infinie ». Sans doute est-il là, ce vide, cette absence totale que seule la poésie, grâce à sa vigueur et ses armes (n’oublions pas le soldat Venaille, ou le cheval qui marche près de l’Escaut), sauvera du néant et du suicide auquel Aragon faisait allusion plus souvent qu’à son tour.

On lira cela et le reste, et tout ce qui a fait une œuvre, dans ce petit livre bleu qui rappelle la voix mélodieuse, grave et narquoise du dandy Venaille et de l’enfant qui ne le quittait pas.

N. C.


La voix de Franck

Nous avions pris le pli de nous téléphoner ou, plus précisément, lui d’appeler, moi d’être là et d’écouter, préférant en effet lui laisser décider, choisir l’heure et le jour où il était moins épuisé, moins malheureux de son état qui donnait à sa voix le ton, le rythme à part de quelqu’un d’essoufflé, à qui l’air va manquer, à qui soudain il manque. C’était bonheur que ce temps (ancien) où j’ignorais le sens du mot fatigue.

De sorte que j’étais, tendue, au bout du fil, et lui à l’autre bout, hésitant, s’arrêtant, me laissant pétrifiée quand le silence se prolongeait, au contraire rassurée quand sa voix reprenait. J’habitais un glacier d’où j’entendais sortir ma voix […] / elle disait les choses / elle les disait avec retard.

Je le laissais parler de lui, des menus gestes quotidiens — marcher jusqu’au café voisin, acheter son journal — ou de son écriture, sa régularité, ce qui la nourrissait.

Hommages à Franck Venaille

Franck Venaille © Jacques Sassier

Ainsi, de mois en mois et d’année en année, j’accompagnais de loin mais avec vigilance un poète que j’avais peu à peu découvert, dont l’œuvre m’étonnait et me laissait admirative par son mélange d’intensité, de majesté et d’apparente désinvolture, de familiarité dans le vocabulaire, la construction et les interjections. À nous les cris, les soubresauts, la sueur essuyée à grands coups de serpillière.

L’œuvre épousait sa voix, sa manière de traîner et puis de rebondir, d’être bravache dans le désastre, magnificente dans le malheur, le dénuement.

Voix qu’on retrouve à la radio lorsque ses émissions nous sont restituées, qu’on entend résonner, prenante, particulière, disant l’infect et la splendeur à travers d’autres voix de poètes bien aimés, ceux qu’emmène avec lui et que porte en son cœur parce qu’ils sont ses amis tout écrivain digne de l’être. C’est nous les Modernes !, s’écriait-il avec humour et insolence.

Marie Étienne – Membre du comité de rédaction d’Action Poétique, collaboratrice d’Antoine Vitez, critique à La Quinzaine littéraire puis à En attendant Nadeau, poétesse et romancière. Elle a publié une grande partie de son œuvre aux éditions Flammarion.

Le « timbre-venaille »

Il est parfois malaisé d’évoquer un ami par peur de ne pas dire assez, de brimer l’émotion, l’affection, et d’en revenir à l’évidente énigme du parce que c’était lui, parce que c’était moi. Mais avec Franck Venaille, je n’ai aucune hésitation à dessiner un parcours qui n’a connu que franchise, loyauté, dignité, confiance à toute épreuve, sans un seul fourvoiement, sans une seule fausse note en plus d’un demi-siècle.

De ses premiers recueils publiés chez Oswald (Papiers d’identité et L’apprenti foudroyé), que j’ai diffusés du temps que j’étais libraire à La Joie de Lire, jusqu’à La bataille des éperons d’or, notre compagnonnage n’a jamais cessé. Compagnonnage que chacun de ses livres revivifiait, dynamisait, et pas seulement au cours d’entretiens à la radio, de lectures publiques ou de réalisations éditoriales.

Il y avait surtout ces rencontres tête à tête, ou plutôt souffle à souffle, tant sa voix, ses silences et sa main métronome modulaient le cours du temps. Franck était cette présence qui s’entend en chacun de ses poèmes, ce « timbre-venaille » à nul autre pareil, et qu’il a tenu, maintenu avec une force d’âme inouïe.

André Velter – Poète, essayiste, homme de radio, longtemps directeur de la collection « Poésie/Gallimard », il est avant tout un voyageur et un ami des chevaux. Son œuvre, très diverse, avec un versant disque et vidéo important, est essentiellement publiée par Gallimard.

Le pays noyé

Chacun a son Venaille. Le mien doit presque tout à ses livres. Je ne l’approchais jamais sans une hésitation. Non qu’il fût d’un abord difficile, bien au contraire. Mais (que cela soit mis à mon débit) il m’impressionnait. Imaginez que vous vous trouviez tout à coup face à l’un de ceux qui peuplent les manuels de littérature : que lui dire qui ne soit dérisoire ?

Je le lisais depuis longtemps. Je retrouve dans les pages d’un de ses premiers recueils le carton d’une création théâtrale. C’était en juin 1973, dans le Marais. Je me souviens d’une cave voûtée, exiguë mais claire, où les mots s’incarnaient merveilleusement : « Celui qui n’a jamais voulu se châtrer n’est qu’un chien Moi je dis le mot désespoir J’écris le mot désespoir avec le pâle sourire de celui qui sait… » Étrange que l’image m’en soit restée, alors que tant d’évènements plus notables se sont évanouis. Je me souviens aussi de ma surprise, et de ma gêne, quand j’avais découvert le titre du recueil. Même imprégné de surréalisme comme je l’étais alors, ce frontispice sentimental, impudique, faisait l’effet d’une provocation, redoublée par le fait que l’auteur était, comme moi, militant communiste. Camarade, on doit cacher ses larmes.

Deux ans plus tôt, j’avais lu un recueil dont le ton sarcastique et désespéré m’avait troublé. La couverture s’ornait d’un dessin de Klasen représentant un visage féminin découpé dans un miroir de table et, au-dessus, comme la foudre des Anciens, une lame de rasoir : l’une de ces lames fines et souples qui appellent instinctivement l’idée du suicide – rapprochement d’images qui disait beaucoup de Franck Venaille, L’apprenti foudroyé. Lors de la cérémonie d’adieu au Père-Lachaise, un ami lui a rendu hommage en lisant précisément un extrait de ce livre (« Je réinvente ma mère les femmes que j’ai aimées Je te retrouve vingt ans avant que tu ne fasses de moi ce petit vieux malade de l’âme qui crachote sa douleur… ») : j’ai été frappé d’entendre la même voix que dans ses derniers recueils. Venaille était sorti tout armé du front de sa douleur.

Hommages à Franck Venaille

Franck Venaille dans le film « Je me suis mis en marche » de Martin Verdet © La traverse

Je réalise que cela fait un demi-siècle qu’il m’accompagne, avec une assez longue éclipse. Il a pourtant publié alors des livres importants, que je n’ai découverts que plus tard. Cet éloignement relatif explique peut-être en partie le choc ressenti à la lecture de La descente de l’Escaut. Je ne crois pas qu’un recueil contemporain m’ait jamais subjugué à ce point. Je dois remonter à la découverte de Baudelaire (il faudra un jour, si ce n’est déjà fait, analyser sa parenté avec Venaille) et d’Apollinaire puis, par un bond de cinquante ans, du Douve de Bonnefoy. Se peut-il que ce livre ait été refusé par tous les éditeurs avant d’être publié par François Boddaert et de rencontrer peu à peu un vaste public ? Quoi qu’on en dise, il y a assez peu d’injustices majeures en littérature.

Douze recueils environ ont suivi, presque tous marquants. Venaille revenait inlassablement sur sa vie, la questionnant, l’interprétant, la transformant en mythe. Et toujours, de livre en livre, cette guerre contre soi, cette douleur obscure, déraisonnable, à laquelle la maladie a ajouté des harmoniques particuliers, mais qui existait avant elle, la même noire mélancolie qu’on lisait déjà dans L’apprenti foudroyé. Au centre de cette œuvre faite vie, inscrite dans un triangle magnétique dont les sommets sont la rue Paul-Bert de son enfance, l’Algérie de la guerre et les Flandres, la terre mentale qu’il s’était choisie, il y a pour moi, indépassable, La descente de l’Escaut.

Ce livre sombre, profond, poignant, écrit dans l’urgence, ancré dans un paysage en symbiose avec les sentiments du marcheur qui descend le fleuve jusqu’à la mer, avançant jour après jour vers lui-même, comme on le faisait sur les routes de pèlerinage, ce livre puissant et décousu, d’une écriture immédiate mais traversé par les échos de poésies presque oubliées, celles de Verhaeren, de Maeterlinck, nées sur les lieux traversés, ce livre qui est au rang des rares modernes de mon cabinet de société, vingt ans après, je ne peux pas l’évoquer sans qu’un flot d’images ne me revienne en tête.

Je ne rouvre pas le livre. Je consigne, selon la formule d’Olivier Rolin, les ruines de ma lecture. Une eau boueuse qui s’écoule lentement dans un paysage à demi noyé d’où n’émerge que le clocher lointain d’une église. Un rat fuyant dans les herbes, en proie à on ne sait quel sentiment humain. Un cri, ça !, qui vient de si loin, de si loin dans le temps, qu’on le comprend à peine. Un hôpital sur un canal, l’odeur fade de l’eau stagnante, les salles où flottent les cornettes blanches des béguines, et les épileptiques qui secouent leurs lits dans la nuit, ligotés aux montants de fer. Les soirs d’étape à l’estaminet, la saveur âcre de la bière, le sentiment de la perte. Les petits matins pluvieux. Les usines abandonnées, les berges souillées de détritus. Le fantôme des chevaux de halage. Et l’obstination du voyageur qui va vers la mer comme s’il allait vers sa guérison, comme le fleuve va vers sa délivrance. Tout ceci, que j’ai rêvé, et peut-être en partie inventé, rythmé par l’ahan de la marche, porté par une voix tantôt ample et tantôt heurtée, puissamment habitée. La mer enfin, grise et brumeuse, et le cri des mouettes.

Le voyage est terminé. Il est sur le bord. Ses jambes ne le soutiennent plus. Il ouvre les bras. Il crie. Il disparaît parmi les oiseaux. Il est à nous.

Gérard Cartier – Poète, auteur de récits, d’anthologies et d’une pièce radiophonique, membre du comité de rédaction de Secousse. Son dernier livre, L’ultime Thulé, a paru aux éditions Flammarion en 2018.

Dossier coordonné par Gérard Noiret

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