La poétesse et traductrice Anne Portugal nous livre sous forme de quelques clichés l’expérience d’une nage qui enlève formellement du monde.
1
et s’il est ici le baigneur rayé
se trouvant là debout devant la vague
je vais compter les intervalles à sa suite
dans la ligne restant à terre
où c’est ineffaçable
c’est ce qu’il fait non
un peu d’ordre un projet
enveloppé dans son volume
son point d’anticipation
que les autres sur leur rocher débordent et font craquer
2
l’économie que c’est de s’enlever formellement
chacun du monde
froidement s’engager
ça destine
un objet isolé
inclus réduite aussi
la notation logique qu’il a
le rapide bien mieux
de l’arrivée
et ça commence par au bout du quai
3
l’horizon le rapport qui ne cesse
et que l’on observe
raconté supposé pratique
le remettre là mieux placé même
pris d’ailleurs
y séjournes tu m’auras tu vu dedans
nerveux morts à fixer des formats
pour échapper disons ici
que l’on est sans réserve
sa marque déposée
4
l’occupation de l’eau
son origine laissée par ce type
allongé comme les lourds
qui n’est que lui
son cadavre léger
solidaire et l’entrée pour y vivre
à retardement
simple emballage
qui nous revient
en nous rajustant à sa place
5
mouvement croisé ce mouvement
vite à travers le courant
aurait pu devenir le retour
orangé habituel du champ faible
de la circulation du sang
commençant sauvage on doit suivre
passe t’il oblique allons
passe t’il là si l’on décidait
de projeter son arrivée
au tout dernier passage