Poète au lyrisme engagé, Christophe Manon nous offre une magnifique ode en trois temps, triptyque amoureux du soleil, de l’amour et d’une mystérieuse absente. Les mots y dansent et y prient avec l’ardeur que voici – écoutez.
1
c’était il y a c’est-à-dire maintenant
sous le soleil pile à l’heure pleine
de grâce dans le mitan de notre sort
exact planait je me souviens ni combien
soudain dans l’atmosphère s’embrasent
au contact des tiens et comme alors
vacillent à en pleurer s’étaient brûlent
les ailes d’un insecte affolé l’énigme
de lumière sur ta peau comme au ciel
qu’un rayon de beauté dépose oh chérie
ma chérie ensemble avec ferveur palpite
le lent déchiffrement de nos haleines
parmi les ombres à jamais séparées je
vous salue radieuse tellement ton cœur
frémissent et de désir radieux nous qui
êtes au tout-puissant d’un baiser d’un
petit mordre ta bouche inextinguible
notre pain de ce jour s’abandonnent
cela que nous étions mais nus oh pas
plus que le fruit de nos sauvages soit
sanctifié peut-être délivre-nous entre
toutes les merveilleux d’amour dit-elle
2
c’était aujourd’hui de ce jour descendit
du sang notre ciel quotidien se répande
en nos cœurs visibles et invisibles dans
la splendeur implacable avec la précision
d’un corps l’un contre seul est-ce cela
ce que nous nous sommes-nous embrassés
en plein d’une ardente à genoux ceci
est mon secret très secret oh maintenant
et à l’heure de nos langues pour chanter
la douceur irrémédiable de ta bouche née
de la lumière entrouverte toutefois n’aura
pas de fin dans les siècles aussi à ceux
qui nous ont une ou deux je ne sais ton
regard me consume de ne plus jamais
plus ni rien au fond des solitudes n’était-
ce à désirer semblable à des épiphanies
cruel et miséricordieux malgré d’intimes
électriques à l’intérieur qui tremblent
entre les cicatrices sens-tu dis-tu dans
tes rêves tu te rappelles-tu mes petits
animaux sous la jupe chuchote sans relâche
enlacés dans le creux que tout nous reste-t-il
3
tout a été au commencement maintenant
et toujours en tout temps a été en tout
lieu rêves à la fois advenus n’étaient-ce
souvenirs éveillés réalité spectrale
de gestes dans tes cheveux fleurissent
au plus haut de tes lèvres sois sur l’herbe
pour te voir dans ta voix à ceux qui n’en
ont pas séparé dans tes bras c’est ma
grande ma très grande en silence sur
tes parfaitement mélancolique mais
dis-moi dit-il oh s’il te plaît veux-tu
mon amour combien m’étendre entre
tes vivre ou est-ce un peu je ne pouvais
mais pas du tout n’est oublié néanmoins
désolé de n’avoir pas été dans quelle
mesure tu n’existes oh désolé de la façon
dont désormais respire ensemble cela
au moins aussi est arrivé puisque nous
existons-nous mais cela n’a jamais nulle
part peut-être ou ce fut sous un autre
soleil que reste-t-il dit-elle au long
des jours enseveli et pourtant c’est