La modération est une vertu. C'est ce que nous rappelle Irene Vallejo au fil de brèves chroniques dans lesquelles elle parvient brillamment à convertir l’érudition en instrument critique de nos travers contemporains.
Florence Olivier
Infernale sororité
Dystopie féministe et post-apocalyptique, Les indignes de l'écrivaine argentine Agustina Bazterrica est un livre qui bouscule. Parodique, ultra-référencé et subversif, il se joue du langage religieux et invite, au-delà du récit horrifique, à une étonnante utopie.
Mémoire du ladino
Avec Les ombres cousues, la poète mexicaine d'origine bulgare Myriam Moscona s'est faite romancière pour faire vivre la langue de son enfance, le ladino. Éloge d'une langue aux croisements des cultures, pleine de douceur, de malice et de sagesse.
Comme par magie
Avec Le dernier jour de la vie antérieure, l'auteur espagnol Andrés Barba parvient à rafraîchir le genre fantastique. Ce roman très lucide nous rend à un bonheur d'enfance à la fois grave et léger.
Le torchon brûle
On connaît les conventions des récits de meurtres de patrons par leurs domestiques Dans Propre, l'écrivaine chilienne Alia Trabucco Zerán les déjoue : ici, c'est la criminalité de tout un système social, économique et politique qui est dénoncée.
Lumières de l’invisible
Au fil des trois textes qui composent Les pays invisibles, le romancier portoricain Eduardo Lalo médite sur l'invisibilité que le monde occidental impose à un certain nombre de territoires. Il allie magnifiquement l'autobiographie à la réflexion philosophique.
Des chiens et des hommes
L'amour peut-il survivre à la déliquescence morale qu'inflige une dictature, en l'occurrence celle de Chavez, à une société ? C'est l'une des questions posées par le brillant deuxième roman de l'écrivain vénézuelien Rodrigo Blanco Calderón, De l'amour des chiens.
Debout les mortes !
En treize nouvelles, l'autrice et activiste mexicaine Dahlia de la Cerda démonte les discours médiatiques et sociaux qui témoignent de préjugés de genre. Ironique et virtuose, elle écrit contre la violence et l'humiliation qu'ont subies ses héroïnes.
La guerre dans la forêt
Inspiré d'un fait réel, magistralement composé, Eva et les bêtes sauvages d’Antonio Ungar est un roman de guerre presque paradoxal. Avec une grande liberté, entre chronique et fable, l'écrivain y assume le passage par la fiction pour parler du réel et de la violence de la Colombie de ces dernières décennies.
Écrire comme on crée un jardin
Tout réapprendre – à vivre, à écrire –, tel est le nécessaire défi que le héros et narrateur des Plaines, livre du romancier argentin Federico Falco, se donne et relève au fil de neuf longs mois pendant lesquels il prend le temps de traverser le deuil d’une histoire d’amour en cultivant un potager aux abords d’un village perdu.
Une transition vers soi
Roman de formation, qui s’achèvera sur une transformation enfin assumée, La mauvaise habitude d'Alana S. Portero fait traverser nombre d’épreuves à son héroïne qui gagne de la liberté et de l’audace pour mieux les reperdre ensuite.
Sergio González Rodríguez, chroniqueur et voyant
Qu’est-ce donc qu’un crime atroce ? Dans son dernier livre, Sergio González Rodríguez (1950-2017) dénonce la version officielle du massacre des 43 étudiants qui disparaissaient la nuit du 26 septembre 2014 dans l’État de Guerrero au Mexique. A Iguala, c'est toute l'ignominie du monde contemporain qui se reflète.