Dans Les terres indomptées et L'ours ! L'ours ! Lauren Groff et Julia Phillips dépassent le sujet à la mode de la nature et de la vie sauvage. Différemment, elles parviennent à créer des univers qui permettent de penser en profondeur l'aliénation de personnages en lutte pour se libérer de ce qui les opprime.
Sébastien Omont
Sous la surface
La science-fiction a beaucoup plus regardé vers les étoiles que vers les abysses. En se glissant dans les mers, quatre romans récents pensent nos rapports aux animaux et à la violence. Comme eux, Le Grand Quand d'Alan Moore invente une alternative désirable.
Autoportrait en creux
En lisant J', on ne cesse de s'étonner devant la diversité et l'inventivité des livres de Mika Biermann. L'écrivain, au gré d'une écriture biographique fragmentaire et virtuose, touche à une profondeur qui ne se prend pas au sérieux.
Cthulhu n’attend plus
Lovecraft est plus actuel que jamais : c'est peut-être ce qui explique l'intérêt contemporain pour une œuvre étonnamment moderne. L'angoisse qui s'y exprime propose un écho à la possibilité de la fin de notre civilisation. D'autant plus que, dans ses textes les plus tardifs, les traductions le révèlent comme un grand écrivain.
« Marronner vers des postures libératrices » : entretien avec Michael Roch
Avec son recueil de nouvelles Lanvil emmêlée, Michael Roch affiche son ambition. Il nous explique comment écrire, au croisement du français et du créole, une œuvre de science-fiction qui parle de notre époque et de ses grands enjeux. Une plongée dans une vision poétique extraordinairement vivifiante.
Dans la montgolfière du temps
Mélancolie des confins. Nord de Mathias Énard ordonne une magnifique méditation sur les mystères de l'esprit et le passage du temps. Un livre qui interroge l'histoire, la guerre, la littérature, l'amitié et la mélancolie.
La vie tous azimuts
Peut-on imaginer une alternative à l'existence humaine ? Oui, nous répondent les littératures de l'imaginaire. Elles font montre d'une inventivité effrénée dans la création de formes de vie qui présentent un contrepoint stupéfiant à l'humanité.
Les gouffres de l’enfance
Dans son nouveau roman Les sentiers de neige, Kev Lambert explore les territoires de l'enfance. Une restitution profondément émouvante des capacités des enfants à mêler réalité et imaginaire.
Les plaies de l’Algérie coloniale
Après Attaquer la terre et le soleil, Moi, le glorieux et le Temps des crocodiles, la réédition d'Emma Picard affirme la cohérence de l'œuvre de Mathieu Belezi et l'originalité du regard de l'écrivain sur la colonisation.
L’or, l’eau et le feu
Mémoires sauvées des eaux, le nouveau roman de Nina Leger, parvient à être à la fois une fiction enthousiasmante et une évocation mélancolique de l’Occident actuel. L’autrice relate avec brio les effets de la ruée vers l'or sur l'environnement et de la colonisation sur les peuples autochtones en Californie, tout en évoquant l’héritage intellectuel laissé par cette évolution.
Broder la mort et la vie
Lucie Baratte adopte à nouveau la forme du conte de fées pour Roman de Ronce et d’Épine. Dans ce livre, où la broderie tient une place essentielle, le merveilleux se conjugue magnifiquement avec une réflexion sur la création artistique, sur la condition féminine et sur l'ambivalence de la nature.
Mode-fiction
Ambivalent et subtil, le nouveau livre de Sabrina Calvo navigue entre les années 1980, la haute couture et le cyberpunk. Leur puissance d'émotion fait des Nuits sans Kim Sauvage l'un des beaux romans de la rentrée littéraire.