Dystopie féministe et post-apocalyptique, Les indignes de l'écrivaine argentine Agustina Bazterrica est un livre qui bouscule. Parodique, ultra-référencé et subversif, il se joue du langage religieux et invite, au-delà du récit horrifique, à une étonnante utopie.
Littérature étrangère
En bref : la mémoire des textes
Les livres, comme d’étranges archives, organisent notre mémoire. On lira ainsi l’œuvre poétique complète de Hölderlin, des écrits de Carlo Emilio Gadda, le journal de Gabriela Mistral et une intervention d'Emmanuelle Pireyre.
Les rêveries du romancier solitaire
La cité aux murs incertains, le nouveau roman de Haruki Murakami, est un chef-d’œuvre. L'écrivain, au sommet de son art, ne cesse d'inventer des formes narratives et des images qui célèbrent la puissance de l'imagination. Un roman comme on en rêve.
Wideman, vous ne l’attraperez jamais
Qu'on me cherche et je ne serai plus est un prodigieux recueil de textes de John Edgar Wideman. Ce qui est fascinant ici, c'est qu'aucun des écrits constituant ce livre à la fois si composite et si cohérent ne pourra jamais être assigné à une quelconque identité.
Dans la « mêlée » avec D. H. Lawrence
Marc Porée, maître d’œuvre de la Pléiade D. H. Lawrence, souligne l'intensité d'un auteur absolument unique. Il nous parle d'un romantique radical, d'une subjectivité forcenée et de comment l'éditer.
Zweig, l’inconsolable
Signe des temps ? On semble scruter les indices de judéité dans les œuvres des grands auteurs et jusque dans leur inconscient. Avec Cosmopolite qui réunit ses lettres et cartes postales, serait-ce, après Proust et Kafka, le tour de Stefan Zweig ?
Mémoire du ladino
Avec Les ombres cousues, la poète mexicaine d'origine bulgare Myriam Moscona s'est faite romancière pour faire vivre la langue de son enfance, le ladino. Éloge d'une langue aux croisements des cultures, pleine de douceur, de malice et de sagesse.
Cthulhu n’attend plus
Lovecraft est plus actuel que jamais : c'est peut-être ce qui explique l'intérêt contemporain pour une œuvre étonnamment moderne. L'angoisse qui s'y exprime propose un écho à la possibilité de la fin de notre civilisation. D'autant plus que, dans ses textes les plus tardifs, les traductions le révèlent comme un grand écrivain.
« Eldritch »
S'ils ont évolué, les avis sur Lovecraft ont toujours été tranchés. Rappel de sa réception critique aux États-Unis, de l'horreur absolue éprouvée par Edmund Wilson en 1945 à l'enthousiasme de Joyce Carol Oates en 2020.
Entre les collines hantées
La Nouvelle-Angleterre fut le paysage originel d'H. P. Lovecraft. Maurice Mourier revient sur un séjour dans les collines du Vermont, nous entraînant dans une Amérique profonde tout imprégnée encore de l'étrangeté suintant de ses récits.
En mémoire d’un ami pnakotique
Léo Henry donne à En attendant Nadeau une nouvelle écrite en 2007. La sourde inquiétude lovecraftienne y rôde selon le rythme inimitable de l'auteur d'Héctor et de Tadjélé. À l'angoisse, se joint la mélancolie naissant quand on rend son regard à l'œil qui, depuis l'abîme de la condition humaine, nous fixe.
Un couple qui vit sur deux planètes : entretien avec Deborah Willis
À l'heure où des milliardaires projettent de se rendre sur Mars, le premier roman de Deborah Willis est particulièrement bienvenu. Profond, drôle et enjoué, Girlfriend on Mars interroge la société du spectacle et sa fascination pour la compétition.