Collection sensible
Rares sont les collections qui nouent avec leurs lecteurs des liens aussi intenses, voire aussi passionnels que ceux entretenus avec « L’Imaginaire », la collection de littérature de chez Gallimard, qui fête cette année ses 40 ans d’existence. Une collection exigeante, constituée de rééditions en format de semi-poche, à prix relativement modique, et alimentée par le richissime fonds de Gallimard et de ses filiales. Soit (depuis le premier, Un rude hiver de Raymond Queneau) au total aujourd’hui 700 titres de plus de 300 auteurs : William Faulkner, Marguerite Yourcenar, Georges Perec, Céline, Marguerite Duras, bien sûr, mais bien d’autres moins connus, toujours à découvrir.
En demandant aux membres du comité de rédaction d’EaN et à nos collaborateurs et amis de dire en toute subjectivité, en totale liberté, mais en peu de mots, quelle vision ils avaient de cette collection, quels souvenirs ils en gardaient, quelle lecture avait été pour eux déterminante, nous avons reçu pas moins de trente contributions : c’est dire que, à l’initiative de Hugo Pradelle, nous avions touché un point sensible.
Ces contributions seront publiées en trois livraisons : elles révèlent une stimulante et précieuse diversité dans les approches : un souvenir, l’ébauche d’une analyse, une anecdote fragile, un aveu, un hommage rendu à un seul titre ou à un auteur, voire à plusieurs, à des textes d’avant-garde en leur temps, injustement oubliés, ou à des classiques de la modernité. Bref, une vivante leçon de littérature plurielle.
J. L.