La rédaction d’Ean | Nos prix littéraires.

PRIX LITTÉRAIRES 2024


Thomas Clerc | Paris, musée du XXIe siècle. Le XVIIIe arrondissement.
Paris, XVIIIᵉ arrondissement © Hugo Pradelle

La jubilation de la ville

Prix Wepler – En explorant avec fantaisie et méthode le XVIIIe arrondissement de Paris, Thomas Clerc renverse les manières de dire une aventure urbaine. Mais d’où vient l’intense joie que procure son texte ?

Cave : les souterrains de Thomas Clerc
Thomas Clerc (juin 2021) © Jean-Luc Bertini

« Tout voir en nouveauté » : entretien avec Thomas Clerc

Prix Wepler – Le « documentaire subjectif » de Thomas Clerc semble inépuisable. Il nous entraîne dans une aventure formelle rare. Explorons-la avec lui.

Kamel Daoud, Houris
« Les oiseaux musiciens », Baya (1976) © CC BY-SA 4.0/Bruno Barral/WikiCommons

La langue envoûtante des Houris 

Prix Goncourt – Houris de Kamel Daoud fait entendre une prose sublime et déploie un univers habité par des images fortes. L’écrivain y fait surtout entendre des voix qui résistent dans la terrible guerre civile qui a ravagé l’Algérie.

Julia Deck, Ann d'Angleterre
« Portrait d’une vieille femme », Rembrandt (Détail)(1654) © CC0/WikiCommons

De la mort à la vie

Prix Médicis – Le nouveau récit de Julia Deck, qui a beaucoup en commun avec ses romans, est celui d’un enthousiasmant retour à la vie : l’énergie d’une femme, la mère de l’autrice, peut démentir un pronostic médical désespéré.

Alia Trabucco Zerán | Propre.
Evier © CC BY-SA 2.0/Thomas Bartherote/Flickr

Le torchon brûle

Prix Femina étranger – On connaît les conventions des récits de meurtres de patrons par leurs domestiques Dans Propre, l’écrivaine chilienne Alia Trabucco Zerán les déjoue : ici, c’est la criminalité de tout un système social, économique et politique qui est dénoncée.

Eduardo Halfon | Tarentule
Guatemala City © CC BY-SA 2.0/David Denis/Flickr

Eduardo Halfon ou l’envie de fuir

Prix Médicis étranger – Avec un nouveau roman, Tarentule, qui s’inspire d’un épisode de son enfance, Eduardo Halfon nous éblouit une fois de plus. À partir du thème de la Shoah qui domine toute son œuvre, il se révèle un écrivain universel.

Eduardo Halfon, Tarentule
Eduardo Halfon (2024) © Laura Stevens/La Table Ronde

« La violence en puissance » : entretien avec Eduardo Halfon

Prix Médicis étranger – L’écrivain argentin Eduardo Halfon nous confie qu’il aime écrire sur ce qui produit un trouble. C’est ainsi que, dans son dernier roman, il poursuit son travail sur la mémoire de son pays et de sa famille. Suivons-le dans une expérience puissante d’altération.

Franz Kafka, Reiner Stach
Franz Kafka (1913) © CC0/WikiCommons

L’aventure d’une biographie

Prix Médicis essai – Les trois volumes de la monumentale biographie de Kafka par Reiner Stach sont enfin traduits en français. Pour En attendant Nadeau, le traducteur Jean-Pierre Lefebvre traverse ce corpus impressionnant, interroge sa portée et son succès inédit.

Samantha Harvey Orbital : Une journée, seize aurores
Station Spatiale Internationale © CC0/WikiCommons

Une odyssée spatiale à orbite basse

Booker Prize – Orbital, cinquième roman de Samantha Harvey, nous transporte dans une station spatiale où des astronautes laissent errer librement leurs pensées. Dommage que la traduction passe à côté de la poésie du texte.


PRIX LITTÉRAIRES 2023


Phœbe Hadjimarkos Clarke, Aliène.
La bête © Jean-Luc Bertini

Demain les bêtes ?

Prix du Livre Inter – Entre comique et drame, Aliène, deuxième roman de Phœbe Hadjimarkos Clarke, situe nos incertitudes contemporaines entre le comique et le drame. Dans ce roman faussement campagnard, on trouve une chienne clonée et des extraterrestres pourchassant des chasseurs… et la réussite de la fiction sociale.
"Ruby Moonlight";, de Ali Cobby Eckermann
« Caina Putut, IIya, Wartanganha « , par Chern’ee Sutton (Mina, 2018) ( Chronologie de l’histoire de l’Australie, depuis les Aborigènes vivant aux côtés de la mégafaune jusqu’à l’Australie d’aujourd’hui.) © CC BY-SA 4.0/Skyring/WikiCommons

Deux récits pour une île

Prix des lecteurs 2024/Etranges lectures – L’histoire d’un amour interdit à l’époque coloniale d’un côté, une fresque familiale de l’autre. Mêlant des mots aborigènes à la langue anglaise, deux autrices australiennes aux styles d’écriture opposés se rejoignent dans leur célébration de la nature et nous transportent.

Nicolas Rouillé, L’Or et l’Arsenic. Histoire orale d’une vallée minière, Anacharsis, 2024.     Claire Dutrait, Vivre en arsenic, Actes Sud, 2024.
Mine de Salsigne (Occitanie) © CC-BY-SA-4.0/Raoul RIVES/WikiCommons

Courir pour fuir les fumées

Prix du livre du réel 2024 – Deux ouvrages racontent une même vallée, au nord de Carcassonne, où se trouvait la plus grande mine d’or d’Europe. Nicolas Rouillé se fait explorateur et recueille quantité de témoignages. Claire Dutrait, quant à elle, se demande comment parler de cette désolation.

Isabela Figueiredo, La Grosse.
Sculpture de Botero (Berlin) © CC-BY S.A-4.0/Alexander Hüsing/Flickr

L’étroitesse du monde

Prix Laure Bataillon – Le deuxième livre traduit d’Isabela Figueiredo, La grosse, suscite une grande affection : toute l’histoire coloniale du Portugal dans un livre construit comme une maison.

Une journée dans la vie d’Abed Salama. Anatomie d’une tragédie à Jérusalem Nathan Thrall
Graffiti palestinien devant le mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie © CC BY 2.0/Justin McIntosh

L’apartheid, et après ?

Prix Pulitzer de Non-Fiction 2024 – La violence extrême qui s’abat sur le Proche-Orient depuis le 7 octobre a produit sur beaucoup un effet de sidération tant elle était inattendue. Elle s’inscrivait cependant dans une histoire de longue durée, celle de la séparation « de deux groupes humains vivant l’un à côté de l’autre, voire l’un dans l’autre », rappelle l’historien Shlomo Sand. Tandis qu’il réfléchit à la création d’un État binational, le journaliste Nathan Thrall place le quotidien des populations palestiniennes au cœur de son enquête sur un fait divers révélateur.
Neige Sinno Triste tigre
Abstract © CC BY 2.0/Bart Everson/Flickr

Neige Sinno : « Comment écrire à sa place ? » 

Prix Femina – De son expérience de victime d’inceste, demeurée longtemps indicible mais enfin écrite, Neige Sinno tire Triste tigre, un livre hanté par les gouffres et dont la complexité procure une expérience de lecture impressionnante.

Portrait de Lidia Jorge "Misericordia",
Lídia Jorge © Jean-Luc Bertini

Être vivant jusqu’à la mort

Prix Médicis Étranger – Avec son récit intitulé Misericordia, Lídia Jorge rappelle avec force et poésie que les plus anciens d’entre nous ont une vie bien à eux, qui n’a pas moins d’intérêt ou de richesse que la vie de n’importe qui d’autre, et que leur présent n’est pas moins important que leur passé.

Kevin Lambert | Que notre joie demeure.
Antwerp port house, Zaha Hadid © CC BY 2.0/Bobo Boom/Flickr

Le roman gentrifié

Prix Médicis – Solidement architecturé, le troisième roman de Kevin Lambert, Que notre joie demeure, substitue à la verve des deux précédents une fermeté narrative toute neuve. Il dresse le portrait d’une cheffe d’entreprise impitoyable qui est aussi une artiste tourmentée.

Robert Menasse | L’élargissement © Verdier
« L’élargissement », de Robert Menasse © Verdier

La politique sous un casque  

Prix du Livre européen –Robert Menasse, l’un des plus importants romanciers contemporains en langue allemande, nous propose avec L’élargissement une fiction qui s’amuse avec l’ambiguïté des lieux et des situations et se révèle de nouveau comme un maître du tragi-comique.

Forêt par Hugo Pradelle, pour Le vieil Incendie de Shua Dusapin
Forêt III © Hugo Pradelle

La parole fantomatique

Prix Wepler – Le nouveau livre d’Élisa Shua Dusapin, en déplaçant ses enjeux propres, donne un nouveau souffle à une œuvre qui se dessine avec une sûreté remarquable. On y retrouve les mêmes questions, le même trouble, la même beauté de la langue, mais comme accentués. Une expérience puissante et troublante qui détonne dans le paysage de la littérature d’aujourd’hui.

La troisième main, Arthur Dreyfus
« Le Triomphe de la Mort », de Pieter Brueghel l’Ancien (1562) © CC0/WikiCommons

Un magnifique canard boiteux

Prix Wepler – Nous lisons La troisième maind’Arthur Dreyfus dans une forme de stupeur paralysante, emportés par une langue, un rythme, une sorte de furie fictionnelle qui, quels que soient ses défauts, nous immerge dans un univers étrange et décalé.


PRIX LITTÉRAIRES 2022


La dépendance, de Rachel Cusk : réécrire sa vie avec Lawrence
© Gallimard

Réécrire sa vie avec Lawrence

Prix Femina Étranger – Le nouveau livre de Rachel Cusk n’est ni un roman ni un essai, mais un texte hybride dans lequel elle transpose l’histoire vraie de Mabel Dodge Luhan et D. H. Lawrence.

Vivre vite, de Brigitte Giraud : conditionnel passé
Brigitte Giraud © Pascal Ito / Flammarion

Conditionnel passé

Prix Goncourt – Brigitte Giraud raconte la disparition de son mari en partant de tous les petits éléments qui l’ont précédée, et en maniant trois conjugaisons : le plus-que-parfait qu’introduit un « si », le conditionnel passé qui exprime ce qui aurait pu être, et le présent, celui de la vie et de la réflexion.

Les abeilles grises, d'Andreï Kourkov : du Donbass à la Crimée
En Ukraine (2005) © Jean-Luc Bertini

Du Donbass à la Crimée

Prix Médicis Étranger – Le héros du dernier roman d’Andrei Kourkov est déplacé par la guerre de 2014. C’est le début d’un road-movie qui rappelle la relation particulière qu’entretiennent les écrivains ukrainiens, et l’Ukraine, à l’imaginaire.

Les enfants endormis, d'Anthony Passeron
Anthony Passeron © Jessica Jager

L’impossible roman du sida

Prix Wepler – Grand succès de librairie, le premier roman d’Anthony Passeron est consacré aux années sida. On peut rester sceptique devant ce livre qui en aseptise la violence, la complexité et les conséquences.

Les gens de Bilbao naissent où ils veulent, de Maria Larrea
Un poulpe en Méditerranée (décembre 2021) © CC BY-SA 4.0/Diego Delso

Naître et écrire

Prix du Premier roman – Dans son premier roman, Les gens de Bilbao naissent où ils veulent, Maria Larrea ne se contente pas de projeter sa naissance : elle imagine celle de ses parents et raconte aussi celle de son premier enfant.

Mahmoud ou la montée des eaux, d'Antoine Wauters
 

Comment ne pas écrire l’ailleurs

Prix du Livre Inter – Le nouveau roman d’Antoine Wauters peine à saisir la singularité du paysage syrien et n’évite pas une forme de naïveté, voire de manichéisme.

Le mage du Kremlin, le premier roman de Giuliano da Empoli
À Kaliningrad (2018) © Jean-Luc Bertini

On le surnomme le Tsar

Prix du Roman de l’Académie française –Dans Le mage du Kremlin, son premier roman, Giuliano da Empoli dresse le portrait de Vadim Baranov, éminence grise fictive de Vladimir Poutine.

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