Numéro 142

Un Clint Eastwood français ?

Anéantir, de Michel Houellebecq : un humanisme résiduel

Michel Houellebecq lors d’une conférence en Argentine (2016) © Silvina Frydlewsky / Ministerio de Cultura de la Nación

Comme Clint Eastwood, Michel Houellebecq est un moraliste. Comme lui, il se situe politiquement à droite, tient un discours sur la société qui rencontre un très vaste public, choisit l’art du récit pour délivrer indirectement ce discours et présenter un monde complexe. Mais le monde fictionnel que présente Anéantir, son nouveau roman, est loin d’être aussi complexe que celui du cinéaste.
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par Tiphaine Samoyault

Le nouveau Houellebecq est en librairie : Anéantir met en scène un énarque, Paul Raison, qui se rend au chevet de son père plongé dans le coma, use de différents genres littéraires, du roman d’espionnage à la comédie de mœurs en passant par le mélodrame, conserve le style plat qui a fait le succès de l’écrivain. Les amateurs se réjouiront ; les rétifs laisseront tomber.
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par Cécile Dutheil
de la Rochère

Bulgarie : produire le passé qui manque

Kapka Kassabova, Théodora Dimova, Guéorgi Gospodinov : en Bulgarie…

À la fin du mois de novembre 2021, le festival  « Un week-end à l’Est » a mis en avant une nouvelle génération d’auteurs bulgares : avec Le pays du passé, Mères et L’écho du lac, Guéorgi Gospodinov, Théodora Dimova et Kapka Kassabova cultivent une relation singulière au passé, où la mélancolie se mêle à la fantaisie et à un humour souvent redoutable.
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par Jean-Yves Potel

Mémoires de femmes bulgares

Les dévastés, de Théodora Dimova : mémoires de femmes bulgaresDans Les dévastés, Théodora Dimova explore les méandres de la mémoire bulgare à travers les voix de trois épouses et d’une enfant dont les vies sont bouleversées par l’invasion soviétique de 1944, les purges, et « le monde humiliant du mensonge » qui se met alors en place.
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par Gabrielle Napoli

Écrire le confinement

Les années sans soleil, de Vincent Message : écrire le confinement

Vincent Message (décembre 2021) © Jean-Luc Bertini

Le mot « Covid » n’apparaît pas dans le nouveau roman de Vincent Message, mais c’est bien la période que nous vivons qu’il raconte dans Les années sans soleil : un roman humain et modeste, à la hauteur de nos doutes et de nos impuissances, de nos inquiétudes et de nos désarrois.
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par Sébastien Omont

Lire à marée haute

L'amour la mer, de Pascal Quignard : lire à marée haute

« Vue d’Anvers » par Jan Baptist Bonnecroy (1658)

Pascal Quignard reprend dans L’amour la mer de nombreux traits de ses œuvres antérieures, mais comme pour souligner une différence majeure avec elles : un sens du roman polyphonique et une confiance dans la prose continue qu’on ne lui connaissait pas.
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par Claire Paulian

Sauvé par les mots

Porca miseria : Tonino Benacquista, sauvé par les mots

Tonino Benacquista © Jean-Luc Bertini

Tonino Benacquista revient aux origines dans Porca miseria : un père buveur invétéré, une mère dépressive, sa découverte de Cavanna, Gotlib, Goscinny, ses pieds-de-nez aux institutions, ses propres errances. Et sans jamais faire la leçon, donne à penser à chaque ligne.
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par Marie Étienne

La chute de la maison Langlois

Monument national, de Julia Deck : la chute de la maison Langlois

Julia Deck (2019) © Jean-Luc Bertini

Le Monument national qui donne son titre au nouveau roman de Julia Deck n’est pas le château style Trianon qui abrite l’action, mais Serge Langlois, star de cinéma sur le déclin, qui y a invité toute sa tribu. Dont Joséphine, la narratrice, raconte la dissolution avec un humour grinçant qui rappelle que 1789 n’est pas si éloigné que ça… 
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par Norbert Czarny