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Journal de la littérature, des idées et des arts 29/05 – 11/06 2024

En attendant Nadeau

Gian Marco Griffi, Chemins de fer du Mexique. Un roman d’aventures
Rail © CC0/Flickr

Un roman-chimère

Le premier roman de l’écrivain italien Gian Marco Griffi oscille constamment entre néoréalisme et effusion lyrique, érudition folle et rocambolesque fantaisiste. Une œuvre portée par une grande énergie créatrice et une vraie ambition romanesque. 

Éditorial

La joie de lire un Vladimir Nabokov « triplement inhabituel : jeune, russe et dramaturge ». Celle donnée par un auteur italien encore inconnu du public francophone, Gian Marco Griffi, qui fait le pari de « la puissance de l’imaginaire et sa folie ». Celle, encore, des déambulations de Gilles Ortlieb dans les lieux et dans les livres. Et surtout la joie de l’amour, déployée avec émotion par Minh Tran Huy et par Michal Ben-Naftali. L

Sommaire

Joy Sorman
Le témoin
par Sven Hansen-Løve
Elena Kostiouchenko
Russie, mon pays bien-aimé
par Annie Daubenton
Gaspard Lion, Vivre au camping. Un mal-logement des classes populaires Victor Collet, Du taudis au airbnb. Petite histoire des luttes urbaines à Marseille
Au camping © Jean-Luc Bertini

Vous avez dit « s’en sortir » ?

Des milieux ruraux aux espaces urbains, l’insalubrité du logement perdure en France. Le sociologue Gaspard Lion a enquêté auprès des habitants des camping près de Paris. De son côté, le politiste Victor Collet fait le bilan des effondrements d’immeubles et des luttes urbaines à Marseille.
Michal Ben Naftali, L'enigme Elsa Weiss, Ne vois tu pas que je brûle ?
Le rabbin Joel Teitelbaum (s’inclinant) saluant le roi Carol II de Roumanie (dos à la caméra) lors de sa visite à Satu Mare en 1936 © CC0/WikiCommons

Faire avec l’autre

Deux romans de Michal Ben-Naftali sont disponibles en français. Lecture croisée de L’énigme Elsa Weiss et de Ne vois-tu pas que je brûle ?, où une femme reconstitue la vie intérieure d’une autre et sonde par l’intime les mémoires de la société israélienne.
Jean-Jacques Lecercle : Lénine et l’arme du langage Alexandre Sumpf Lénine
Lénine prononçant un discours (1920) © Gallica/BnF

Les zigzags de Lénine 

Le centenaire de la mort de Lénine suscite la publication de nombreux livres. La biographie signée Alexandre Sumpf schématise malheureusement sa pensée et son action. Jean-Jacques Lecercle examine sa conception du langage, envisagée comme arme au service de l’idéologie.
Curzio Malaparte, Le Bonhomme Lénine
« Lénine à Razliv en 1917 », d’Arkadi Rylov (1934) © CC0/WikiCommons

Portrait du révolutionnaire en petit-bourgeois

Lorsque Malaparte consacre (en 1932) un livre à Lénine, il ne se transforme pas en analyste politique. Il dresse le portrait d’un homme dans sa réalité ordinaire et sa vérité humaine, avec ses petitesses et ses grandeurs.
Lili Grun Tout est jazz
Le groupe des Comedian Harmonists est un sextuor vocal allemand, actif entre 1928 et 1935 (Berlin, 1928) © CC0/WikiCommons

La folle énergie d’un cabaret berlinois

Il faut redécouvrir Tout est jazz !, le premier roman de Lili Grün paru en 1933. Un texte plein d’énergie qui décrit le milieu de la nuit berlinoise et fait scintiller « un de ces derniers éclats de fête avant l’horreur ».
Mohamed Magassa et Nicolas Pellion, L'Enfer sur Terre. Une décennie de rap-fiction - Hip-hop
« L’Enfer sur Terre. Une décennie de rap-fiction », Mohamed Magassa et Nicolas Pellion © Illustration de Charlie Janiaut/Audimat

L’enfer américain au miroir du rap

L’enfer sur terre montre comment les artistes de hip-hop des États-Unis posent des questions urgentes sur un monde de plus en plus invivable. Une plongée dans une musique qui nous tend un miroir impitoyable.
Claire North, Jeff Noon et Greg Egan Sweet Harmony, Jenny-les-vrilles , Instanciations
Technologie exploratoire © CC BY 2.0/Rodrigo Carvalho/Flickr

Touch of class

Claire North, Jeff Noon et Greg Egan impressionnent une nouvelle fois par l’élégance et la force de leurs romans. Ce sont des maîtres, tant pour l’imagination que pour la critique sociale.
Amitav Gosh, la malédiction de la muscade
Livraison des noix de muscade cueillies pour la compagnie Three Sisters (Indonésie, 1925) © CC-BY-3.0/Wereldmuseum Amsterdam/WikiCommons

L’histoire dans une noix

Avec La malédiction de la muscade, Amitav Ghosh a écrit un récit-essai original sur la crise planétaire. Rigueur scientifique et talents de conteur se conjuguent dans ce livre passionnant qui entremêle avec virtuosité pensée et histoire personnelle. 
M'hmed oualdi L’esclavage dans les mondes musulmans. Des premières traites aux traumatismes
Scène de marché aux esclaves au Yemen, Harîrî Schefer (XIIIᵉ siècle) © CC0/WikiCommons

Mondes musulmans de l’esclavage

Le livre de M’hamed Oualdi offre une introduction magistrale à la question de l’esclavage dans les mondes musulmans. Décentrant notre lecture de son histoire, il réussit le tour de force d’allier érudition et clarté, rigueur et sens de la nuance.
La tragédie de Monsieur Mort, Vladimir Nabokov
« Avant le bal masqué », de Max Beckmann (1922) © CC-BY-2.0/WikiCommons

Premiers reflets

Découvrir La tragédie de Monsieur Morn, œuvre théâtrale du jeune Vladimir Nabokov influencée par Shakespeare et Pouchkine, provoque une grande joie. Avis aux amateurs de plaisirs littéraires en général et de Nabokov en particulier.

En bref : quelque chose résiste

Notre chronique « En bref » admet la beauté de l’hétéroclite. Récits qui frôlent la poésie, hommages à des figures, histoire et romans, quelques bons livres à découvrir. 

Les Russes ne savent pas dans quel pays ils vivent

Avec Russie, mon pays bien-aimé, la journaliste Elena Kostiouchenko a écrit un livre éclairant sur l’état de la société russe contemporaine. On y perçoit le cruel apprentissage du monde post-soviétique.

La justice dans le box 

Dans Le témoin, Joy Sorman relève, par la fiction, les contradictions du système judiciaire français. Elle en démonte les rouages et ouvre des perspectives pour le repenser. Un texte qui captive autant qu’il pose question.
Retrouvez le deuxième volet