Destinée sentimentale
De François Mitterrand, comble de personnage public, viennent de paraître deux ouvrages qui forment une correspondance stupéfiante avec celle qui était sa seconde femme, Anne Pingeot : un impressionnant volume de lettres, accompagné par leur contrepoint, un journal paradoxalement moins intime, pêle-mêle de pensées notées et d’images découpées en souvenir de moments partagés. Cet imagier dense et coloré révèle davantage le politicien, l’homme qui enchaîne les réunions, les rencontres, sillonne le terrain, la lenteur, la patience et l’endurance nécessaires pour devenir président.
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par Cécile Dutheil
Parler ou ne pas parler l’arabe
La somme des écrits de Leïla Sebbar, française née à Aflou d’un père arabe et d’une mère chrétienne, « française de France », tourne autour du problème de l’exil mais aussi de ceux du rétablissement et de l’authenticité. Je ne parle pas la langue de mon père est un beau livre, émouvant dans sa retenue, admirable d’écriture, qui touche au plus profond ceux qui vibrent d’un cœur transplanté.
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par Albert Bensoussan
Aux origines du christianisme
En mettant sur le même plan des livres sacrés comme ceux de la Bible et des écrits considérés comme apocryphes, la Bibliothèque de la Pléiade incite le lecteur à les considérer tous comme de même nature, désacralisée, et à porter sur eux le regard distancié de l’historien des idées religieuses. C’est encore plus net quand sont rassemblés des textes de toute sorte dont l’unique point commun est d’avoir été écrits par des chrétiens des deux premiers siècles.
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par Marc Lebiez
Et aussi…
Intelligente et solidaire
Dans ses entretiens-mémoires, Julia Kristeva fait moins le récit factuel de son existence qu’elle n’en précise la conduite, les fidélités, la liberté. Le lien entre théorie et vie intime, qui est une des puissances de son œuvre, est ici précisé et donne une profondeur à la pensée.
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par Tiphaine Samoyault
L’outre-monde de Bodor
Ádám Bodor met en scène une fable où se rencontrent l’humour grinçant d’un esprit facétie, le goût du non-sens d’un héritier des néantistes et un certain désenchantement dont nous savons, depuis Magris, qu’il est une forme ironique et aguerrie de l’espérance.
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par Linda Lê
Briser les chaînes du passé
Dans Nora Webster, un roman tendre et grave, mêlant aux emprunts à sa propre vie les échos angoissants des « Troubles » d’Irlande du Nord, Colm Tóibín, auteur de Brooklyn, peint le portrait d’une femme qui se libère des entraves du passé et des contraintes de son environnement.
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par Claude Fierobe
Toutes les nuances du rouge
Quinze mille ans avant notre ère, à un ou deux siècles près, les peintres d’Altamira ont utilisé l’hématite et les bosses de la paroi pour représenter un troupeau de bisons au fond d’une grotte sombre. Ici commence l’histoire de la teinte rouge qui est, nous dit Michel Pastoureau dans Rouge. Histoire d’une couleur, la couleur par excellence, synonyme dans diverses langues de lumière et de beauté. Ainsi, l’esplanade de Moscou s’appelle « place Rouge » non à cause de la couleur brique des bâtiments mais parce que c’est la plus belle place de la ville.
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par Dominique Goy-Blanquet
Paracelse, l’infréquentable
Paracelse, de son vrai nom Theophrast Bombast von Hohenheim, est l’un des personnages les plus controversés de la Renaissance. En médecine, ce Suisse fut un précurseur souvent génial, posant avant l’heure les bases de l’homéopathie et devançant Mesmer dans l’utilisation d’une thérapeutique magnétique. Mais l’homme de son temps, avide de découvertes, est aussi le continuateur d’une tradition plus secrète de l’Occident, cheminant en quelque sorte sous le boisseau des doctrines officielles.
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par Alain Roussel