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Journal de la littérature, des idées et des arts 28/08 – 10/09 2024

En attendant Nadeau

Mille images de Jérémie, Clément Ribes
Polaroids © CC-BY-SA-2.0/Christina Xu/Flickr

La forme juste

Mille images de Jérémie fait partie de ces livres trop rares qui inventent une forme nouvelle. En dix fois cent fragments, Clément Ribes signe un premier livre profond et émouvant qui réfléchit avec virtuosité sa forme même. Une expérience de lecture tout à fait épatante. 

Éditorial

Des gestes littéraires ingénieux, surprenants, y compris (ou surtout) quand ils s’emparent de sujets ordinaires. Des autrices et des auteurs qui se confrontent au plus simple, prenant même le risque du déjà-lu. Qui engagent le combat avec le lieu commun, pensent à nouveaux frais la possibilité d’écrire. L’inverse des livres tout-faits, prêts-à-lire : c’est ce qu’En attendant Nadeau a voulu saluer dans ce foisonnant premier numéro de rentrée. Que faire des morts ?

Sommaire

Michael Cunningham
Un jour d’avril
par Steven Sampson
Grégory Cingal 
Les derniers sur la liste
par Sven Hansen-Løve
Derek Parfit, Les raisons et les personnes
Derek Parfit (Harvard, 2015) © CC BY-SA 4.0/Anna Riedl/WikiCommons

L’embarrassant M. Parfit

Quarante ans après sa parution, Les raisons et les personnes du Britannique Derek Parfit, est enfin traduit en français. Il était temps car ce n’est rien de moins que l’un des ouvrages les plus importants de toute l’histoire de la philosophie morale.
Maylis de Kerangal Jour de ressac Havre
Vue panoramique des destructions prise de la rue des Sauveteurs (Le Havre, 1944) © Marcel Maillard/Le Havre, Bibliothèque municipale. Droits réservés

Une journée dans la ville bombardée

Dans Jour de ressac, Maylis de Kerangal parvient à faire de la comparaison entre Le Havre moderne et la ville dévastée par les bombardements alliés de 1944 une métaphore convaincante de toute mémoire.
Yara El-Ghadban, La danse des flamants roses
« La danse des flamants roses », de Yara El-Ghadban (Détail de couverture) © Mémoire d’Encrier

La danse des flamants roses : en Palestine, une utopie

La danse des flamants roses de Yara El-Ghadban est un roman d’anticipation pas comme les autres. À l’écoute du monde et des réalités politiques du présent, l’autrice rêve d’un autre monde, d’autres possibles pour la Palestine. 
Liana Badr, Étoiles sur Jéricho
Liana Badr © Ahmad Dari

L’épreuve de la mémoire

Avec Étoiles sur Jéricho, paru en 1993, Liana Badr nous met face à la mémoire d’un peuple spolié et nous aide à penser le rôle du roman dans son élaboration permanente. C’est assurément une voix majeure de la Palestine contemporaine. 
Karim Kattan L’Éden à l’aube
Jardin de Gethsemane. La nuit. (entre 1934 et 1939) © CC0/Library of Congress Prints and Photographs Division Washington

Endormis dans les décombres

Avec L’Éden à l’aube, son troisième roman, Karim Kattan poursuit une œuvre d’une grande richesse. S’il raconte une histoire d’amour foudroyante avec une étrange distance, il assume un lyrisme rare et fait entendre une voix d’une puissance étrange. Écoutons sa voix. 
Sophie Klimis, Mawda V. Medusa. Donner un visage à la criminalisation des migrants en Europe
« Mawda, autopsie d’un crime d’Etat », Manu Scordia © La Boîte à Bulles – 2024

Transformer les migrants en criminels

À partir de la mort d’une fillette kurde lors d’un contrôle en Belgique, Sophie Klimis s’emploie à penser la situation de migrants de plus en plus criminalisés. Une lecture qui interpellera quiconque tient aux valeurs démocratiques.
A son image Peretti
« À son image », de Thierry de Peretti (2024) © Pyramide Films

Ferrari par Peretti

Avec À son image, le cinéaste Thierry de Peretti adapte le roman de Jérôme Ferrari. En Corse, une jeune femme s’interroge sur le bien-fondé de témoigner par la photographie de luttes nationalistes. Le film s’interroge avec elle : à son image.
Amiante, Sébastien Dulude
Québec profond © CC BY 2.0/orangemania/Flickr

La mine de l’enfance

Merveilleuse surprise de cette rentrée littéraire, le premier roman de Sébastien Dulude, Amiante, s’impose comme une lecture forte et incontournable. Habité par une grande poésie, il touche à nu le doux paradis de l’enfance, la beauté de l’amitié et leur perte irrémédiable. 
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Sabrina Calvo, Les Nuits sans Kim Sauvage
Soie irisée © CC BY-SA-2.0/Budlee Fabrics/Flickr

Mode-fiction

Ambivalent et subtil, le nouveau livre de Sabrina Calvo navigue entre les années 1980, la haute couture et le cyberpunk. Leur puissance d’émotion fait des Nuits sans Kim Sauvage l’un des beaux romans de la rentrée littéraire.
Mariette Navarro | Palais de verre
Sur le toit de la Grande Arche © CC-BY-2.0/Guilhem Vellut/Flickr

Comme par effraction

Le deuxième roman de Mariette Navarro, Palais de verre, est une vraie réussite. Il propose, de manière très convaincante, une sortie radicale hors du quotidien et de l’aliénation du monde du travail.

Les traces du temps d’après

Il ne reste que trois semaines pour découvrir la belle rétrospective consacrée aux œuvres de Martha Jungwirth. Une excellente raison de visiter le musée Guggenheim de Bilbao et découvrir une grande artiste.

L’Éthiopie, côté musulman

Au XVIe siècle, une guerre sainte entre chrétiens et musulmans déchire l’Éthiopie. En envisageant le conflit à partir d’une source littéraire originale, Amélie Chekroun déconstruit magistralement la vulgate qu’avait imposée une certaine vision de l’histoire.
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