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Journal de la littérature, des idées et des arts – 25/09 – 08/10 2024
En attendant Nadeau
L’hypothèse d’un trousseau de clés
Gabriel Gauthier était connu comme poète. Son roman SPACE est l’un des livres les plus stimulants du moment. Il compile les théories de la littérature, en déjouant ses modes : c’est bien revigorant.
par Pierre Senges
| Littérature française
Éditorial
Regards critiques
Comment garder son regard critique ? Comme la vue baisse avec l’âge, on pourrait penser que l’acuité devant la littérature, les idées et les arts s’émousse au fil du temps. Que l’habitude engourdit l’effort à fournir pour maintenir sa curiosité aux aguets, son goût disponible au changement, ses convictions ouvertes à la discussion. Chaque numéro d’EaN pose certes la question indirectement. Celui-là s’en préoccupe un peu plus encore, notamment — mais pas seulement — en prenant quelques francs partis esthétiques.
Sommaire
Aurélien Bellanger
Les derniers jours du Parti socialiste
par Ulysse Baratin
Les derniers jours du Parti socialiste
par Ulysse Baratin
James Ellroy
Les enchanteurs
par Steven Sampson
Les enchanteurs
par Steven Sampson
« À la compassion générale »
Les livres qui entremêlent faits divers et expériences biographiques ne manquent pas. Loin de la complaisance ou de la démagogie, Maria Grazia Calandrone signe un livre déchirant et authentique.
par Claude Grimal
| Littérature étrangère
Les sentinelles de l’intérêt général
La haine des fonctionnaires s’attaque aux clichés sur les salariés publics et parie qu’une meilleure connaissance de leur quotidien réconciliera usagers et agents de la fonction publique. Une réflexion pour un futur commun et citoyen.
par Alexis Spire
| Politique, Sociologie
HOMMAGE
Michel Plon, les jeux de la psychanalyse
Notre ami et collaborateur Michel Plon nous a quittés au milieu de l’été, le 6 août, à l’âge de 84 ans. Comme notre journal, la psychanalyse française aura été marquée par le passage de cet esprit éclectique et malicieux. Le psychanalyste Bertrand Ogilvie lui rend hommage en retraçant son parcours intellectuel.
par Bertrand Ogilvie
| Psychanalyse
La force des béliers
Dans Ma grand-mère était un homme, Mahamat-Saleh Haroun, cinéaste et écrivain, retrace magnifiquement le combat inébranlable d’une femme tchadienne pour demeurer libre. Un livre qui allie fiction et documentaire avec une originalité efficace.
par Catherine Mazauric
| Littérature française
Fiction-panier
À partir de la célèbre idylle intellectuelle entre Descartes et Christine de Suède, Teresa Moure parvient à raconter une histoire des marges : celle d’une lignée de « sorcières » pourvues des armes du langage et des plantes.
par Emmanuel Bouju
| Littérature étrangère
Lignes de fuite
Autoportrait sans moi s’impose comme une autobiographie tout à fait différente des autres. Paradoxal et déroutant, stylistiquement inventif, ce livre de Pierre Ducrozet décentre absolument l’écriture de soi.
par Roger-Yves Roche
| Littérature française
Colm Tóibín : l’art de la suite
Vingt ans après, Colm Tóibín donne une suite inattendue et particulièrement subtile à son célèbre Brooklyn. On reste pantois d’admiration devant la virtuosité et l’originalité d’un roman qui continue une œuvre sans se répéter.
par Marc Porée
| Littérature étrangère
La compagnie des spectres
Avec La voix des fantômes, Grégory Delaplace poursuit une entreprise intellectuelle de grande ampleur sur les fantômes, leur place dans nos vies. Audacieux et érudit, son livre ouvre des chantiers passionnants pour l’esprit.
par Jean-François Laé
| Anthropologie
Étrangers à Venise
La soixantième édition de la Biennale de Venise est portée par cette formule : « Étrangers partout ». Comment mieux résonner avec le monde présent, ses angoisses, ses politiques et nous aider à sentir et penser autrement ?
par Paul Bernard-Nouraud
| Arts plastiques
Jacques Réda, le métier du poète
Jacques Réda, né en 1929, poète, ancien directeur de la NRF, vient de mourir. Toute sa vie d’écrivain, il a défendu une vision, un sonorité, une ligne du poème originales et honnêtes. Du jazz à l’usage du vers, avec humour et érudition, tour à tour fantasque et lyrique, il nous rappelle que la connaissance du monde passe par la poésie. Il a mis au centre de son écriture un sens du rythme, un rapport aux savoirs, aux idées, une conception ludique de son rôle, qui ne ressemblent à ceux d’aucun autre poète contemporain. En republiant quatre articles de quatre auteurs différents, nous invitons à le relire, à entendre sa voix, avec lucidité.
Le vent dans les vers
Le poète Jacques Réda semble renouer avec sa veine fantasque avec ses Leçons de l’arbre et du vent. L’idée réjouit, la réalisation moins.
par Gérard Cartier
| Poésie
Et l’on danse
Jacques Réda dit son amour du jazz, d’une musique vivante, libre, anticonformiste. Il l’aborde en poète, en explore les arcanes et les mystères, en donne le goût.
par Yaël Pachet
| Littérature française
Le vers n’est pas naturel
Jacques Réda publie un essai sur l’histoire et l’avenir de la poésie en français, et en particulier de son vers. Gérard Noiret s’étonne que l’histoire du vers qu’il entreprend se prétende « naturelle ».
par Gérard Noiret
| Poésie
La garde meurt et ne se rend pas
L’indispensable manuel littéraire de Jacques Réda est engagé, ludique, passionnant, mais certains de ses choix ne peuvent qu’irriter, voire outrager.
par Maurice Mourier
| Poésie