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Journal de la littérature, des idées et des arts – 09/10-22/10 2024

En attendant Nadeau

László Krasznahorkai, Petits travaux pour un palais
László Krasznahorkai (2023) © CC-BY-SA-4.0/Miklós Déri/WikiCommons

Sauve qui peut ! 

Voulons-nous savoir vraiment ce qu’est la littérature ? Banco ! Lisons le dernier ouvrage de László Krasznahorkai, d’évidence l’un des très grands auteurs de notre temps : Petits travaux pour un palais. C’est prodigieux de puissance et de beauté.

Éditorial

L’art de la reprise

Dans le stupéfiant et merveilleux Petits travaux pour un palais, de l’écrivain hongrois László Krasznahorkai, un bibliothécaire new-yorkais, herman melvil, marche dans les pas de Hermann Melville. Il marche littéralement dans les pas de l’écrivain, refaisant le chemin qui le conduisait de sa maison à son poste aux douanes. Et peaufine son projet : ouvrir une bibliothèque fermée aux lecteurs, c’est-à-dire sacrée et de nouveau désirable.

Sommaire

László Krasznahorkai
Petits travaux pour un palais
par Maurice Mourier
Mathieu Belezi
Emma Picard
par Sébastien Omont
Mona Chollet, Résister à la culpabilisation
« La pomme d’Ève », Edwina Sandys (parc de Windsor à Ontario, Canada) © CC-BY-2.0/Andrea_44/Flickr

Contre la culpabilité

Dans Résister à la culpabilisation, Mona Chollet explore, en plus des questions féministes, des champs de réflexion multiples et passionnants. En plus de faire réfléchir, elle parvient à rendre avec une grande justesse la stimulation et l’euphorie que l’on éprouve face à une pensée en train de se former.
Irene Solà, Je t’ai donné les yeux et tu as regardé les ténèbres
Mas Clavell (Catalogne) © CC-BY-SA-2.0/Angela Llop/Flickr

Le banquet des mortes

Avec Je t’ai donné des yeux et tu as regardé les ténèbres, roman savant et nourri de folklore catalan, Irene Solà s’essaie à une forme originale de littérature paysanne. Peut-être lui manque-t-il seulement une certaine légèreté.
Mathieu Belezi, Emma Picard
Photo d’affamés durant la famine de 1869 en Algérie © Gallica/BnF

Les plaies de l’Algérie coloniale

Après Attaquer la terre et le soleil, Moi, le glorieux et le Temps des crocodiles, la réédition d’Emma Picard affirme la cohérence de l’œuvre de Mathieu Belezi et l’originalité du regard de l’écrivain sur la colonisation. 
Kamel Daoud, Houris
« Les oiseaux musiciens », Baya (1976) © CC BY-SA 4.0/Bruno Barral/WikiCommons

La langue envoûtante des Houris 

Houris de Kamel Daoud fait entendre une prose sublime et déploie un univers habité par des images fortes. L’écrivain y fait surtout entendre des voix qui résistent dans la terrible guerre civile qui a ravagé l’Algérie.
NOBEL DE LITTERATURE
Han Kang
Han Kang © JF Paga

Les linceuls de Han Kang

L’écrivaine sud-coréenne Han Kang vient de recevoir le prix Nobel de littérature. Dans une Corée hantée par la violence, ses romans décrivent des liens d’amour et d’amitié d’une intensité telle qu’ils en deviennent surnaturels.
Dominique Pinsolle, Quand les travailleurs sabotaient, France-États-Unis (1897-1918), Agone, mémoires sociales, 2024, 455 pages. Baptiste Giraud, Réapprendre à faire grève
Sticker des Travailleurs industriels du monde (IWW)(Détail) © CC0/WikiCommons

Luttes ouvrières

Pour mieux appréhender les grands changements des luttes syndicales et sociales, les livres de Baptiste Giraud et de Dominique Pinsolle semblent plus qu’utiles. Ils nous aident à penser les moyens de l’action en même temps que sa portée réelle. Des lectures pour nos temps de crise ! 
Angélique Arnauld (1591-1661), Walch
Portrait sur parchemin d’Angélique Arnauld, Jacques Legendre (1674) © CC BY-SA 3.0/Siren-Com/WikiCommons

Les dames mousquetaires

Angélique Arnauld est l’une des grandes figures du jansénisme et de Port-Royal. À travers elle, c’est tout le Grand Siècle que la biographie savante particulièrement réussie d’Agnès Walch nous fait mieux comprendre.
Salon de la revue 2024
« Volucelle II », Francis Picabia (1922) © CC0/WikiCommons

Élargir les horizons

Le Salon de la revue, dont EaN est partenaire, se déroule ce week-end des 12 et 13 octobre. C’est l’occasion d’annoncer la relance de notre chronique consacrée aux périodiques ! Nous vous invitons à découvrir des revues, des aventures éditoriales, des prises de parti qui comptent vraiment aujourd’hui.

Frédéric Arnoux, du ciel plein les dents
Chantilly © CC-BY-4.0/Slipp D. Thompson/Flickr

Faire face à l’indifférence

Puisque nous ne semblons tenir collectivement plus à rien, quel récit peut-on faire de ce que nous sommes ? C’est la question que semble poser Frédéric Arnoux dans Du ciel plein les dents. Sa lecture nous oblige à faire face à la réalité des personnes les plus vulnérables.
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Gisèle Sapiro, Qu’est-ce qu’un auteur mondial ?
Annonce du lauréat du prix Nobel de littérature 2008 à l’Académie suédoise de Stockholm par Horace Engdahl © CC-BY-SA-3.0/Prolineserver /Wikicommons

L’auteur est une foule

Qu’est-ce qu’un auteur mondial ?, de Gisèle Sapiro s’impose comme une somme qui impressionne par son envergure. D’une grande clarté, très documenté, c’est un ouvrage passionnant et appelé à devenir un classique de la sociologie de la littérature.
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En bref : les mouvements aberrants

On lit parfois pour retrouver la mémoire. Ainsi, nos lectures brèves nous entraînent dans celles des Manouches et des asiles psychiatriques, nous font redécouvrir autrement Vassili Grossman et le destin de Georges Feydeau.

Foin de la justice

Dans Les stripteaseuses ont toujours besoin de conseils juridiques, Iain Levison nous fait comme à son habitude beaucoup rire. Quoi de mieux que son humour noir pour dénoncer les absurdités et les injustices du système judiciaire américain ?

Enfants du monde, citoyens de demain

Les nouveaux venus, la nouvelle bande dessinée documentaire d’Aurélie Castex, livre un témoignage utile à l’histoire sociale contemporaine. L’immigration y apparaît dans sa vérité, loin des fantasmes et des peurs.