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Journal de la littérature, des idées et des arts 18/12 – 07/01 2025
En attendant Nadeau

Rose shocking
Le rose évoque l’amour, les fleurs, la féminité, la chair… Mais les évidences ne sont pas bonnes à prendre. Ainsi, il faut lire le livre de Michel Pastoureau qui en explore la symbolique et celui de Kévin Bideaux qui en défait les représentations caricaturales.
par Dominique Goy-Blanquet
| Histoire
Éditorial
Force de l’inquiétude
Nous sommes fascinés par les choses incomplètes, infinies. Ce qui manque, qui échappe, travaille l’esprit profondément. C’est ainsi que l’on avance dans les textes, la pensée, dans les mondes imaginaires et la réalité. Voici sans doute ce qui attire vers l’œuvre de H. P. Lovecraft qui entre en Pléiade et qui a imaginé un monde altéré, absolument effrayant. Il échafaude ainsi une « cosmogonie incomplète et fautive, raturée et contradictoire » qui figure ce qui nous hante, veillant à la lisière du réel.
Sommaire
Michael Roch
Lanvil emmêlée
par Sébastien Omont
Lanvil emmêlée
par Sébastien Omont
Mohammad Rasoulof
Les graines du figuier sauvage
par Catherine Coquio
Les graines du figuier sauvage
par Catherine Coquio
Lovecraft : angoisse contemporaine
L’entrée d’Howard Phillips Lovecraft dans la Pléiade vient parachever une décennie de nouvelles traductions qui témoignent de l’intérêt pour celui que l’on a souvent considéré comme un mauvais écrivain. Variant les angles, En attendant Nadeau réévalue son importance et se penche sur les raisons pour lesquelles ses récits ont autant imprégné un siècle d’imaginaires.

Cthulhu n’attend plus
Lovecraft est plus actuel que jamais : c’est peut-être ce qui explique l’intérêt contemporain pour une œuvre étonnamment moderne. L’angoisse qui s’y exprime propose un écho à la possibilité de la fin de notre civilisation. D’autant plus que, dans ses textes les plus tardifs, les traductions le révèlent comme un grand écrivain.
par Sébastien Omont
| Littérature étrangère

Entre les collines hantées
La Nouvelle-Angleterre fut le paysage originel d’H. P. Lovecraft. Maurice Mourier revient sur un séjour dans les collines du Vermont, nous entraînant dans une Amérique profonde tout imprégnée encore de l’étrangeté suintant de ses récits.
par Maurice Mourier
| Littérature étrangère

En mémoire d’un ami pnakotique
Léo Henry donne à En attendant Nadeau une nouvelle écrite en 2007. La sourde inquiétude lovecraftienne y rôde selon le rythme inimitable de l’auteur d’Héctor et de Tadjélé. À l’angoisse, se joint la mélancolie naissant quand on rend son regard à l’œil qui, depuis l’abîme de la condition humaine, nous fixe.
par Léo Henry
| Littérature étrangère

« Eldritch »
S’ils ont évolué, les avis sur Lovecraft ont toujours été tranchés. Rappel de sa réception critique aux États-Unis, de l’horreur absolue éprouvée par Edmund Wilson en 1945 à l’enthousiasme de Joyce Carol Oates en 2020.
par Claude Grimal
| Littérature étrangère

L’âge lucide
Vingt ans après l’immense succès de Kiffe kiffe demain, Faïza Guène nous propose un livre tout aussi intéressant : Kiffe kiffe hier ?. Une suite qui raconte un pays qui se transforme, sans doute pas pour le meilleur.
par Maya Ouabadi
| Littérature française

Dans la « mêlée » avec D. H. Lawrence
Marc Porée, maître d’œuvre de la Pléiade D. H. Lawrence, souligne l’intensité d’un auteur absolument unique. Il nous parle d’un romantique radical, d’une subjectivité forcenée et de comment l’éditer.
par Claude Grimal
| Littérature étrangère

Deux grands esprits
Ce n’est pas parce qu’un philosophe n’écrit pas sur l’un de ses devanciers qu’il n’influe pas grandement sur son parcours et ses idées. Il en va ainsi de la figure de Nietzsche pour Michel Foucault avec qui il n’a jamais cessé de penser.
par Marc Lebiez
| Philosophie
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Garder une langue
Les rapports entre la langue allemande et la judéité sont très compliqués. Pour en entrapercevoir la portée et les réalités, il faut lire le récit intime de la traductrice Rosie Pinhas-Delpuech et l’ouvrage d’Yves Plasseraud sur les Juifs germanophones de Lettonie.
par Jean-Paul Champseix
| Histoire, Littérature française

Mémoire du ladino
Avec Les ombres cousues, la poète mexicaine d’origine bulgare Myriam Moscona s’est faite romancière pour faire vivre la langue de son enfance, le ladino. Éloge d’une langue aux croisements des cultures, pleine de douceur, de malice et de sagesse.
par Florence Olivier
| Littérature étrangère

Zweig, l’inconsolable
Signe des temps ? On semble scruter les indices de judéité dans les œuvres des grands auteurs et jusque dans leur inconscient. Avec Cosmopolite qui réunit ses lettres et cartes postales, serait-ce, après Proust et Kafka, le tour de Stefan Zweig ?
par Sonia Combe
| Littérature étrangère
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Le pouvoir de la voix féminine
En revenant sur une affaire d’adultère dans la Tunisie des années 30, Le désastre de la maison des notables d’Amira Ghenim réinvente le récit historique et célèbre le pouvoir d’une narration féminine.
par Aymen Gharbi
| Littérature française

La ville écrite
Dans un livre érudit, l’historien Laurent Cuvelier dresse un « tableau de Paris » au travers des écritures exposées – placards, affiches, graffitis… On y découvre une autre histoire de la ville au XVIIIe siècle.
par Philippe Artières
| Histoire
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Un couple qui vit sur deux planètes : entretien avec Deborah Willis
À l’heure où des milliardaires projettent de se rendre sur Mars, le premier roman de Deborah Willis est particulièrement bienvenu. Profond, drôle et enjoué, Girlfriend on Mars interroge la société du spectacle et sa fascination pour la compétition.
par Steven Sampson
| Littérature étrangère
Vies des meilleures peintres
Il aura fallu attendre quarante-trois ans pour que soit traduit Maîtresses d’autrefois. Femmes, art et idéologies de Rozsika Parker et Griselda Pollock. Heureuse occasion de redécouvrir un livre considéré au Royaume-Uni comme un jalon essentiel de l’histoire de l’art féministe.
par Paul Bernard-Nouraud
| Arts plastiques