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Journal de la littérature, des idées et des arts 22/01 – 04/02 2024

En attendant Nadeau

Georges-Arthur Goldschmidt L’après-exil, traduit de l’allemand par Jean-Yves Masson, éditions Verdier, 86 pages, 18,50 euros. Le chemin barré – Roman du frère
Georges-Arthur Goldschmidt © Jean-Luc Bertini

Frères d’exil

Deux livres de Georges-Arthur Goldschmidt paraissent en traduction française : L’après-exil et le chemin barré. Roman du frère. Pleins d’émotion, ils témoignent du rapport intense que l’écrivain entretient avec sa langue natale.

Éditorial

Affronter les vides

Nous vivons – tous, chacun – avec en soi des vides. Il faut faire quelque chose de ce manque fondamental, de ce trouble, de cette étrangeté qui nous pousse à penser ce qu’on est, qui l’on est, à partir de ce que nous n’avons pas ou ne connaissons pas. D’où sommes-nous, que voyons-nous de nous-même, de notre environnement, de nos idées, des mots qui nous aident ou nous empêchent de nous représenter avec justesse ? Ces questions hantent ce numéro comme nos existences.

Sommaire

Marie Chominot et Sébastien Ledoux (dir.)
Algérie. La guerre prise de vues
par Aissa Kadri
Edith Bruck
Contrechamp
par Marie Étienne
Mary Shelley, Mortels immortels, Corti Trelawny, Le dernier jour de shellery et Byron
« Les Funérailles de Shelley », Louis Édouard Fournier (1889) © CC0/WikiCommons

L’homme qui rit et la femme qui rêve

Deux opportunes rééditions montrent combien Mary Shelley et Edward John Trelawny éclairent deux des figures les plus profondément ancrées dans l’imaginaire collectif européen : Shelley et Byron.
Pierre Charbonnier, Vers l’écologie de guerre, Une histoire environnementale de la paix
Champs pétrolier (Midland, Texas) © CC-BY-SA-4.0/formulaone/Flickr

Guerre, paix et écologie 

Selon le philosophe Pierre Charbonnier, il y a une chose plus dangereuse que la guerre pour la nature : c’est la paix. Malheureusement, l’auteur n’appuie pas cette hypothèse stimulante sur des arguments suffisamment convaincants.
Esther Tellermann Selon les sources
Pétroglyphe © CC-BY-4.0/Paul VanDerWerf/Flickr

Le Perdu Non-perdu d’Esther Tellermann

Les poèmes de Selon les sources, d’Esther Tellermann, ne demandent pas qu’on les comprenne, pas plus qu’ils ne cherchent la pitié ou l’empathie. Ils requièrent seulement l’attention du lecteur, à qui s’ouvre alors une écriture aussi belle qu’elle est douloureuse.
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Layla Martínez, Carcoma
Ruines du camp de concentration franquiste de Castuera (Badajoz, Espagne) © CC BY-SA 4.0/Egavilan/WikiCommons

L’histoire est une maison hantée

Après la mort de Franco, les fantômes sont peu à peu sortis de leurs cachettes et ils ont envahi la littérature espagnole. Ils sont présents dans le beau monologue alterné d’une grand-mère et de sa petite-fille que nous propose, dans Carcoma, la jeune autrice castillane Layla Martínez.
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Paradoxe de l’interdisciplinarité

Les distinctions disciplinaires à l’Université sont-elles encore pertinentes ? Ces quatorze contributions questionnent la signification de la notion même de pluridisciplinarité.

Splendeur et misère de l’interdisciplinarité 

Critique à l’égard de l’idée de pluridisciplinarité, ce livre réfléchit toutefois aux conditions d’une interdisciplinarité fructueuse. Les auteurs n’hésitent pas à remettre sur le métier les certitudes fondatrices des différentes disciplines des sciences humaines et sociales.

Philippe Forest, Et personne ne sait
« La muse », Samuel F. B. Morse (1836–37) © CC0/MET

La vie est un songe

Et personne ne sait, le nouveau récit de Philippe Forest, a le charme envoûtant d’un conte. Tout chez l’auteur semble rêvé, filtré, les êtres vous poursuivent et s’évaporent. Et c’est très beau.
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Corentin Durand, Sarabande X
« The Large X – III », António Charrua (1972) © CC-BY-2.0/Pedro Ribeiro Simões/Flickr

Le roman du manque

Sarabandes X est un livre exigeant, profus, désarçonnant. Avec ce deuxième roman, Corentin Durand impose une certaine vision du récit, de la place qu’il occupe dans nos vies, sur ce qu’il modifie de notre pensée et de nos sentiments. 
Edith Bruck, Contrechamp,
Edith Bruck © D.R./Collection de l’auteur

Un cauchemar totalitaire

Contrechamp permet de découvrir l’exceptionnel talent romanesque d’Edith Bruck. Un livre majeur sur la déportation et la mémoire tout simplement sidérant.  
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Marie Chominot et Sébastien Ledoux Algérie  La guerre prise de vues
« Algérie. La guerre prise de vues », sous la direction de Marie Chominot et Sébastien Ledoux (Détail) © Éditions du CNRS

Le versant visuel de l’histoire coloniale

L’approche de la colonisation, dont Fanon disait qu’elle relevait de la violence même (« d’une violence à l’état de nature »), se montre tout à fait novatrice dans un livre collectif dirigé par les historiens Marie Chominot et Sébastien Ledoux, Algérie. La guerre prise de vues.