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Journal de la littérature, des idées et des arts 19/02 – 04/03 2025

En attendant Nadeau

Adèle Yon , Mon vrai nom est Elisabeth
Éléctrothérapie (1910) © CC-BY-4.0/otisarchives/Flickr

« Condamnée sans procès »

Dans son premier livre, Adèle Yon part à la recherche de son arrière-grand-mère, psychiatrisée et lobotomisée dans les années 40-50. Mon vrai nom est Elisabeth déplace magnifiquement l’enquête familiale, en mettant notre regard sur cette femme à l’épreuve.

Éditorial

Histoire de murs

Le 9 février dernier, la police israélienne est entrée dans la librairie « Educational Bookshop », à Jérusalem-Est. Les policiers ont fouillé les rayonnages et arrêté deux employés, un oncle et son neveu. Mahmoud et Ahmed Muna étaient accusés de menacer l’ordre public et d’inciter à la haine, par le biais des livres qu’ils diffusent. Le lendemain, ils passaient devant un juge. Après une deuxième nuit enfermés, ils ont été relâchés. J’ignore si, parmi ces livres jugés dangereux, se trouve celui de Nasser Abu Srour. Histoire d’un mur (son titre original) est sorti de prison par petits morceaux, pendant plus de deux ans, grâce au courage de son auteur et de ses amis, avocats, éditeurs.

Sommaire

François Hartog
Départager l’humanité. Humains, humanistes, inhumains
par Pascal Engel
Julien Jouanneau
Deux litres et demi
par Albert Bensoussan
"Pages ressuscitées", Philippe Ariès
Carte de la mer Méditerranée (1375) © CC0/WikiCommons

Philippe Ariès, un phare 

Pour penser le présent, rien de tel qu’un grand historien. C’est ce que nous montre la publication d’un recueil posthume de textes de Philippe Ariès, Pages ressuscitées.
Louis Zukofsky 55 poèmes. Traduction Benoît Turquety (Héros-Limite 2024) Charles Reznikoff. Derniers Poèmes
Buste de Ezra Pound, par Henri Gaudier-Brzeska (1914) © CC BY-SA 2.0/Jim Killock/WikiCommons

Qu’est-ce qu’un objectiviste ?

Contrairement à ce que laisse entendre l’expression d’Ezra Pound, il y eut autant de types de poésie objectiviste que de poètes. Deux traductions récentes soulignent l’écart qui séparait Louis Zukofsky de Charles Reznikoff.
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Jean-Patrick Manchette, autobiographies Nicolas Le Flahec Jean-Patrick Manchette ; écrire contre
Jean-Patrick Manchette © D. R.

Pour insomniaques et ferroviaires

À l’occasion des trente ans de sa disparition, Jean-Patrick Manchette est au cœur d’un énorme volume, signé Nicolas Le Flahec et sous-titré Écrire contre. Un essai biographique qui permet de mieux comprendre l’univers complexe et plein de contradictions de Manchette, et qui donne furieusement envie de lire ou relire ses romans.
Marie Baléo, Les empoisonneurs, Chlordécone : histoire d’un mépris français, Grasset, 2025, 262 pp.  Malcom Ferdinand, S’aimer la Terre, défaire l’habiter colonial
Bananeraie (Martinique) © CC BY 3.0/georama/WikiCommons

Comment aimer une Terre intoxiquée ?

Parmi beaucoup d’autres, deux parutions récentes établissent un état des lieux sur la contamination au chlordécone en Guadeloupe et en Martinique. Elles dessinent en creux des conceptions novatrices de l’écologie, des Antilles et de l’implication de l’État dans ce scandale. 
Adrien Baysse-Lainé et Florence Nussbaum | Protéger les terres. Les géographes s’engagent 
Un exemple d’aménagement du territoire : l’autoroute française A63 traversant les Landes © CC BY-SA 4.0/Larrousiney/WikiCommons

Ausculter la terre pour la protéger

Les contributeurs du volume collectif Protéger les terres s’engagent en faveur des sols, exposés à trois menaces auxquelles il importe de répondre de façon urgente.
Rumena Bužarovska | Je ne bouge pas d’ici
Place de la Macédoine (Skopje) © CC-BY-4.0/Mike Norton/Flickr

Telle une jument chassant des mouches

Les longues nouvelles composant Je ne bouge pas d’ici forment un roman édifiant. L’écrivaine macédonienne Rumena Bužarovska y jette un regard astucieux et ironique sur le nouveau monde féminin qui l’entoure.
Jean-Christophe Bailly La ville en éclats
Plan de l’incendie de San Fransisco après le tremblement de terre (1906) © CC0/WikiCommons

La finesse des seuils

Quand Jean-Christophe Bailly esquisse un projet de ville, cela donne une ville où jardins, espaces autonomes, jachères, friches, interstices et zones apportent une forme de respiration. La ville en éclats dit la permanence d’un rêve urbain et philosophique.
Frankétienne
Pendant l’exposition « Por la lumière et la mémoire » (2014), Frankétienne pose devant son tableau peint en janvier 2010 © CC BY-SA 4.0/Manuelcasanovafernandez

Frankétienne, aujourd’hui, pour toujours

Grande voix de la poésie haïtienne, Frankétienne, né en 1936, vient de mourir. Il aura marqué plusieurs générations, parmi lesquelles celle de l’écrivain Néhémy-Pierre Dahomey, qui lui rend hommage dans une création inédite.
Nasser Abu Srour, Je suis ma liberté
Prison de Meggido (Israël) © CC BY 2.0/James Emery/WikiCommons

Le monde emmuré

Prisonnier palestinien des geôles israéliennes, Nasser Abu Srour délivre, avec Je suis ma liberté, un témoignage d’une force rare. C’est une méditation philosophique et poétique où se dit le plus profond : le rêve, le désir, mais aussi la volonté obstinée de rester humain dans les circonstances les plus extrêmes.
Que ma mort apporte l’espoir : poèmes de Gaza.
Jabalia (Bande de Gaza, 2009) © CC-BY-4.0/rafahkid/Flickr

Gaza, terre de poésie

Que ma mort apporte l’espoir propose une anthologie, en édition bilingue, de poèmes de Gaza. Tantôt combative et iconoclaste, tantôt rêveuse et indocile, la poésie gazaouie refuse la fatalité.
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François Hartog, Départager l’humanité, humains, humanistes, inhumains
« Masques des Adelphes », Térence (160 avant J.C.) (Détail) © Gallica/BnF

La mort de l’homme peut attendre

Comment la question de la nature humaine s’est-elle posée au fil des époques ? François Hartog répond à cette interrogation dans Départager l’humanité, un essai magistral qui allie profondeur historique et lucidité philosophique.

En bref

Les néologismes chinois, Sartre pour Badiou, Marc Dugain vite et bien, l’histoire des licornes et la politique de la fête… les formats courts d’EaN.

14-18 à 17 ans

Avec un acharnement héroïque, un jeune soldat de la Grande Guerre se bat pour survivre. Deux litres et demi, de Julien Jouanneau, exalte la rage de survivre.

Une même obsession

Un magnifique dialogue entre les œuvres d’Alberto Giacometti et celles de Giorgio Morandi. Deux artistes qui partageaient l’obsession de livrer leur vision du réel.