Numéro 13

Avec Pierre Pachet

En attendant Nadeau est en deuil. Elle perd l’un de ses fondateurs, le fougueux compagnon de route de la Quinzaine littéraire de Maurice Nadeau, l’écrivain sensible ouvrant des territoires toujours plus nombreux à l’autobiographie, le critique subtil, parfois emporté, intelligent toujours. Jean Lacoste, Édith de la Héronnière, Pascal Roze, Jean-Michel Kantor et Marie Étienne lui rendent hommage.

Bruno Schulz réinventé

L’œuvre de Bruno Schulz, à la fois littéraire et picturale, occupe une place très particulière dans le panthéon littéraire du XX^e siècle. Interrompue par l’assassinat de son auteur en 1942, elle mit plusieurs années à être découverte ou redécouverte (on songe au rôle joué par Maurice Nadeau en France). Mais une bonne partie de cette œuvre est aujourd’hui considérée comme perdue. Retrouvera-t-on dans quelque cave ou grenier d’Ukraine des tableaux ou des textes inconnus que Bruno Schulz lui-même aurait, semble-t-il, voulu mettre à l’abri avant de périr sous les balles d’un SS ? Maxim Biller tente ici de lui redonner la parole.
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par Jean-Luc Tiesset

Klee : l’inquiétude de la ligne

Toute exposition consacrée à l’œuvre de Klee interpelle. Elle ne peut que rejouer le théâtre intérieur d’une brisure, elle donne à voir le mystère au gré des compositions qui se succèdent sur les murs. Klee est à jamais cette énigme dont nous mesurons l’intimité et l’importance, sans pour autant pouvoir totalement pénétrer le sens de ce qui fut et reste un flux, un passage, une visitation. L’exposition du Centre Pompidou ne déroge ni à ce principe ni à cette incertitude.
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par Yves Peyré

Désintégration

Critiques élogieuses, bonnes feuilles dans un quotidien du soir, portraits, interviews : l’audience et le succès rencontrés par ce livre de Fethi Benslama, Un furieux désir de sacrifice, témoignent chez les lecteurs de l’attente d’un propos inédit, voire psychanalytique, sur les fondements des attaques meurtrières qui ont atteint la France. Membre de l’Académie tunisienne, psychanalyste et professeur dans une université parisienne, connu pour ses travaux sur l’Islam et les formes que peut y prendre ce qui relève de la subjectivité, Fethi Benslama s’est efforcé de tracer un chemin dans le maquis des réflexions que ces événements ont suscitées en insistant sur le fait – précaution utile en ces temps où l’énervement semble souvent prendre le pas sur la réflexion – qu’il ne faut pas confondre « expliquer et excuser », que prendre en compte ou rechercher l’intelligibilité des processus psychiques ne saurait être assimilé à une quelconque complaisance à l’égard du caractère criminel des actes commis.
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par Michel Plon